Non à la destruction de la basilique Sainte Jeanne d’Arc (Paris)
La société Française de Campanologie, association membre de Patrimoine-Environnement, se mobilise en faveur de la basilique Sainte Jeanne d’Arc, actuellement menacée par la récente décision prise par les services de la Direction des édifices cultuels et historiques de la Ville de Paris de lancer les travaux de démolition du beffroi abritant la cloche Rose Marie.
L’association vient d’envoyer une lettre à l’attention de la Direction des édifices cultuels et historiques de la Ville de Paris, pour leur faire reconsidérer leur choix et stopper la démolition du beffroi abritant la cloche.
Pour Eric Sutter, président de La société Française de Campanologie, le choix de cette destruction n’est qu’une solution de facilité.
- Supprimer ce qui coûte à entretenir n’est pas une solution pour préserver notre patrimoine… La voix des cloches parisiennes s’amenuise petit à petit (près de 20 % des cloches en place ne sonnent plus sur le territoire communal).
- La cloche Rose Marie, datant de 1756, est en bon état. C’est la dernière cloche en place pour assurer la sonnerie.
- La destruction va à l’encontre des préconisations faites depuis plusieurs années par les experts et par d’autres interlocuteurs.
Une cloche est faite pour sonner, y compris une cloche ancienne à caractère historique (d’autant que les travaux prévoient de la faire reposer au niveau du sol dans un but d’exposition). La valorisation du patrimoine ne peut pas consister uniquement à multiplier les lieux d’exposition statique mais doit maintenir en usage les objets en bon état ; le patrimoine à préserver n’est pas uniquement matériel mais aussi de nature immatérielle.
Les sonneries de cloches font intégralement partie de notre patrimoine et témoignent, en l’occurrence, du paysage sonore qu’entendaient nos aïeux au XIIIe siècle dans le quartier de La Chapelle à Paris. Se priver de ce patrimoine serait bien triste.
La Ville de Paris ne respecte pas la loi…
En tant que propriétaire d’une église, la Ville de Paris devrait « être tenue de garantir la liberté de culte et, en conséquence, d’assurer le bon fonctionnement de la sonnerie. Par ailleurs, l’affectation cultuelle est protectrice à l’égard des cloches et même de leurs accessoires ; une collectivité publique ne peut disposer comme elle l’entend des biens affectés à la pratique du culte » (Droit positif de l’art campanaire, Arnaud Robinault-Jaulin, 2e édition, 2006, page 28).
La SFC rappelle également que l’instruction De Musica sacra, du 3 septembre 1958, précise « que tous les édifices religieux catholiques doivent être équipés d’au moins une cloche, que les sonneries traditionnelles doivent être respectées… ».
Il apparaît donc que la Ville de Paris n’a pas (et depuis plusieurs années) assuré correctement l’entretien de l’édifice. Cette décision de la suppression pure et simple de cette cloche et, en conséquence, de la sonnerie, est tout à fait contraire à la loi de 1905 et la Ville de Paris risque de s’exposer à un litige de taille.
Une ou plusieurs solutions alternatives peuvent être trouvées sans pour autant engager des finances publiques disproportionnées. L’association souhaite donc que la Ville de Paris reconsidère sa décision et examine toute proposition alternative permettant de maintenir, d’une façon ou d’une autre, l’usage opérationnel de cette cloche cultuelle.
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