Une trouvaille embarrassante
La découverte d’une nouvelle tour et d’une portion de l’enceinte de Philippe Auguste datant de la fin du XIIe siècle, faite à l’occasion de la construction d’un nouvel auditorium de l’Institut de France embarrasse celui-ci.
En général, quand l’Inrap effectue ce genre de fouilles, elle convie la presse, or dans le cas présent le silence est total. La « trouvaille » tombe mal car les travaux ont pris beaucoup de retard. Que faire des vestiges ? Les recouvrir de béton pour construire l’auditorium, ou demander à l’architecte que les vieilles pierres trouvées soient mises en valeur et accessibles au public ? Les archéologues rappellent que le monde entier s’est soulevé contre la destruction de Palmyre par Deach, et qu’ensevelir ses propres ruines serait un acte incompréhensible.
Certes, il existe de nombreuses autres portions de l’enceinte ; néanmoins celle-ci montre le fondement de la tour et la méthode de construction, ce qui n’est pas visible ailleurs. En revanche, les vestiges de l’enceinte ne sont pas de très bonne qualité et beaucoup de pierres ne sont pas d’origine. Le maître d’ouvrage a demandé à l’architecte que seule la tour soit mise en valeur; quant au reste de l’enceinte en mauvais état, la décision n’est pas prise.
Quand un accord sera trouvé entre l’Institut de France et les archéologues, cela mettra fin à une polémique très ancienne (220 ans) entre l’Institut et la Monnaie qui se disputaient le terrain. En 2004, l’Etat ordonne la restitution de la parcelle dite de l’An IV, ce qui fut fait seulement en 2013. Ces découvertes provoquent alors un retard supplémentaire. Après polémiques et compromis, les vestiges seront néanmoins mis en valeur et accessibles au grand public.
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