Paris vaut-il toujours une Messe ?
La fédération parisienne de France Nature Environnement, dont la présidente est aussi permanente de SOS Paris, nous incite ces jours-ci à signer un communiqué en vue de mettre le conseil de Paris qui se réunit bientôt devant ses responsabilités patrimoniales et environnementales.
Il est vrai que la politique de fin de mandat de la maire de Paris n’est pas facile à cerner sur ces deux plans : une politique ne se réduit pas à l’addition de décisions ponctuelles avec lesquelles nous sommes rarement en phase ; la dernière a consisté à soutenir le maire du XIIIème arrondissement condamné par le juge des référés à retirer les nacelles dans lesquelles s’apprêtaient à prendre place des barbouilleurs qui avaient pour mission de recouvrir de peinture l’œuvre contemporaine d’un architecte.
Il parait, disent certains, que le projet de recalibrage du Trocadéro, du champ de Mars et de la Tour Eiffel, ne manque pas d’intérêt. Il est un peu tôt pour en juger, mais par ailleurs les inquiétudes sont nombreuses ; que deviendra le quartier autour de Notre-Dame, quid de l’île de la Cité et des projets de Dominique Perrault, quels dégâts vont causer la facilité donnée aux zones dites « des jeux olympiques » dont on a bien compris qu’elles seront extensivement interprétées notamment au pied des tours.
Notre association parisienne « Plateforme » qui regroupe un grand nombre d’associations plus localisées s’exprime depuis longtemps, sans succès, sur la « sur-densification dans Paris », fondée sur une analyse sans doute erronée puisque la natalité et la démographie ne sont pas au beau fixe dans la capitale.
Beaucoup appellent encore au respect des espaces verts et a la création de nouveaux « poumons » à l’occasion de restructurations de quartiers ici et là.
Que se passera-t-il lorsque l’opinion publique s’élèvera contre les grèves des transports qui, d’après les dernières études scientifiques, rendent l’air de Paris encore plus irrespirable que d’habitude : la maire de Paris se heurtera-t-elle au Martinez du moment !
Quid de l’extension des mesures de protection du Marais et d’autres quartiers sensibles ?
Face à tous ces enjeux notre fédération devra-t-elle se lancer dans un combat politique au moment où la proximité des municipales pourrait le rendre pertinent. Faudra-t-il choisir entre un nombre de candidats à l’Hôtel de ville qui, en l’état, risque de tangenter le nombre des listes aux européennes.
La réponse est évidemment non. Notre terrain n’est pas politique, sauf à susciter le Victor Hugo du XXIème siècle avec les avantages et les inconvénients que l’Histoire du grand homme nous a ensuite appris.
Par contre, il est grand temps que les associations parisiennes, et les associations nationales qui ne peuvent se désintéresser de la capitale de la France, dressent un état des lieux et mettent en avant des idées générales claires et consensuelles sur lesquelles les politiques devront ensuite se déterminer.
Nous n’avons rien contre la fabrication de ce consensus entre les associations de l’Environnement et celles du Patrimoine d’autant que l’alliance des deux est pour nous structurelle et essentielle.
Alain de la Bretesche,
Président de Patrimoine-Environnement