Construit par Vauban, le fort d’Ambleteuse dans le Pas-de-Calais servait à protéger le port de Boulogne. Classé monument historique depuis 1965, il s’agit de la dernière fortification en mer entre Cherbourg et la Belgique, entre le cap Gris-Nez et Boulogne. Mal en point, ses fondations font actuellement l’objet de travaux de consolidation avant que l’édifice entier ne soit menacé.
Une rénovation nécessaire
Face à la fragilisation des fondations du fort, la fosse creusée par l’érosion au pied du rempart exposé à la mer est comblée par de gros blocs de pierre recouverts ensuite de béton. Une opération pour laquelle il faut compter trois heures, en tenant compte des marées. Depuis fin mai, l’entreprise Ramery compose avec ces dernières pour progresser sur le chantier.
L’entreprise Ramery à l’oeuvre
Le fort en avait bien besoin, explique Jean-Yves Méreau, le président de l’Association des Amis du Fort d’Ambleteuse qui veille sur lui : « le fort est constitué d’une tour et d’un rempart. Vauban a commencé par la tour en utilisant la pierre extraite du sol et quand il a construit le rempart, dix ans plus tard, il n’y avait plus que de l’argile. Mais elle s’érode sous l’effet des vagues et des galets. Une cuvette s’est formée depuis trois-cents ans. Et les assises basses du fort sont en suspension dans le vide. Elles se sont affaissées partiellement sur la face nord entraînant une brèche dans le rempart nord ».
Les bénévoles travaillent déjà sur un autre chantier pour l’année prochaine, à savoir la reprise des terrasses qui fuient, avec de l’eau qui s’infiltre et attaque les voûtes des casemates. C’est seulement à l’issu de cette deuxième étape que le fort d’Ambleteuse pourra être considéré comme sauvé.
Pour l’instant, les travaux sont financés par l’association qui a racheté le fort dans les années 1960 et qui a décroché des subventions, des mécénats d’entreprises et des dons de particuliers, avec la Fondation du patrimoine. Il y en a pour plus de 176 000 euros.