Le trésor de Cluny
Alors que les archéologues luttent contre le cliché de l’archéologue « Indiana Jones » à la recherche de trésors, voici qui pourrait bien raviver tout cet imaginaire.
En septembre a été découvert à l’abbaye de Cluny (Saône-et-Loire) un véritable trésor : « plus de 2.200 deniers et oboles en argent, majoritairement émis par l’abbaye de Cluny et datant probablement de la première moitié du 12e siècle, étaient regroupés dans un sac en tissu dont il reste quelques empreintes sur les pièces. Une peau tannée, nouée, placée au sein des monnaies d’argent, renfermait :
- 21 dinars musulmans en or frappés entre 1121 à 1131 en Espagne et au Maroc, sous le règne d’Ali Ben Youssef (1106-1143) de la dynastie berbère des Almoravides,
- un anneau sigillaire en or orné d’une intaille antique de couleur rouge figurant le buste d’un dieu, et comportant une inscription dont l’épigraphie pourrait correspondre à la première moitié du 12e siècle,
- une feuille d’or repliée de 24 grammes, contenue dans un étui,
- un petit élément circulaire en or. »
Anne Baud, chercheuse à l’Université Lumière Lyon 2 et responsable du chantier archéologique, confirme l’importance de ce trésor : « C’est le plus grand trésor médiéval et monastique qui ait été découvert en France ». Cette découverte a été faite dans le cadre d’une fouille programmée visant à s’informer sur l’ancienne infirmerie médiévale de l’abbaye de Cluny. En attendant les prochaines fouilles, les scientifiques auront donc toute une année à passer au laboratoire pour tenter d’étudier les vestiges découverts lors de la fouille.
Mais attention : ces découvertes sont malgré tout rares dans le milieu archéologique. L’archéologue ne cherche pas de trésors, il cherche simplement à documenter le passé de manière scientifique. Et n’oubliez pas, fouiller un terrain dans le but de chercher des artefacts archéologiques à l’aide d’un détecteur à métaux est puni par la loi : jusqu’à 3000 euros d’amende. Piller un site archéologique équivaut à de la prison ferme.