La très contestée Tour Triangle, une nouvelle tour pour Paris?
Après les nouvelles Tours Duo de l’Est Parisien, une nouvelle tour se profile à l’horizon.
Treize ans après la présentation de ce projet porté par Anne Hidalgo et le groupe immobilier Unibail-Rodamco-Westfield, et après de multiples rebondissements le concernant, la question de la Tour Triangle revient au centre des débats : verra-t-elle finalement le jour?
Le projet pensé par l’agence d’architecture suisse Herzog et de Meuron, prévoit l’édification d’une tour de 180 mètres de haut, pour 42 étages. Le 1 novembre dernier, Unibail-Rodamco-Westfield a précisé vouloir débuter les travaux d’ici la fin 2021.
Que prévoit le projet de la Tour Triangle : il prévoit le réaménagement de l’avenue Ernest Renan par 750 km2 de commerces et de services. Le projet, prévu pour 2026, devrait être édifié au milieu du Parc des expositions de la Porte de Versailles dans le 15e arrondissement de Paris. Le projet prévoit de repenser la place des expositions (site Viparis).
Alors que la COP 26 venait de démarrer, le groupe Unibail-Rodamco-Westfield a annoncé le lancement du chantier de la Tour Triangle. Le 18 novembre dernier, le Conseil de Paris a réexaminé le projet, en formulant trois vœux. Dans une période où la crise climatique porte en effet plus que bien son nom, ne pourrions-nous pas légitimement nous demander la raison et la justification d’une telle construction, ambitieuse, certes, mais dont l’impact carbone et la durabilité sont à remettre en question. Le projet de la Tour Triangle prévoit d’aménager des bureaux, des espaces de coworking et des commerces. Mais plutôt que de bâtir encore et encore des bureaux, alors que la moitié d’entre eux sont inoccupés dans la capitale depuis la crise sanitaire, nous pouvons nous questionner sur l’intérêt de porter au jour un tel projet, ne répondant pas à un besoin immédiat de ses habitants. Les écologistes avaient même demandé aux promoteurs d’abandonner le projet, et de construire à la place des logements sociaux. En effet, 15000 tonnes de béton, de verre et d’acier pour des nouveaux bureaux alors que la priorité devrait être logiquement aux logements.
Les élus EELV avaient dénoncé l’incohérence de ce projet, sur les plans énergétique et écologique. Les partis politiques écologiques, et notamment ceux du 15e arrondissement parisien, déploraient ce projet comme étant un projet énergivore et par conséquent anti-écologique.
Dans une telle période, il n’est plus possible de continuer à construire sans prendre en compte l’aspect durable et naturel des matériaux.
Romane Borrell
Chargée de communication – Fédération Patrimoine-Environnement