EDITO – Le Mont-Saint-Michel est la huitième merveille du monde…
Le Mont-Saint-Michel est inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO. C’est le monument le plus visité après la Tour Eiffel.
Ce titre de gloire devrait suffire à attirer les regards, non seulement du public mais encore des structures étatiques, et des collectivités locales et régionales, qui ont la charge de le gérer.
En réalité, depuis les grands travaux qui ont consisté à détruire le parking qui entourait l’entrée du Mont, ainsi que la digue qui reliait celui-ci à la terre ferme pour permettre au Mont de retrouver son insularité, les scientifiques, amis du Mont-Saint-Michel s’interrogent sur l’avenir de la Baie et sur le caractère pérenne de l’insularité de la merveille.
Il était connu depuis longtemps que les lits du Couesnon et de la Sélune, les deux rivières qui se déversent dans la Baie, n’ont pas eu une géographie fixe mais varient, entraînant l’eau, les alluvions et bien sûr le sable, dans leur pérégrination à travers la Baie.
Mais les ingénieurs qui ont conçu les grands travaux avaient prévu que le cours de ces rivières enverrait les alluvions et le sable au nord du Mont, préservant ainsi l’insularité du rocher.
Or, le comité scientifique de l’association a observé que c’était l’inverse qui s’était produit, et que le sable était renvoyé au sud du Mont envasant petit à petit les alentours du rocher.
Les pouvoirs locaux ayant une responsabilité sur la situation ont été alertés sans succès jusqu’à présent. Les années passant, l’ensablement du Mont ira grossissant jusqu’à devenir impossible à rectifier. Il devient urgent que les autorités scientifiques conseillent les intervenants régionaux et locaux qui recherchent les voies et les moyens d’une solution. Si le Mont est géré par le Centre des Monuments Nationaux, et sa propriété relève d’un EPIC présidé par le président de la région de Normandie, il est clair que les travaux à prévoir seront d’un niveau tel qu’ils nécessiteront le concours de l’État.
Il n’est pas possible de laisser les choses dans l’état où elles se trouvent aujourd’hui.
Alain De La Bretesche, président de la Fédération Patrimoine-Environnement