Compte-rendu de voyage – Grenade (Automne 2023)
Arrivés à Malaga, que nous visiterons rapidement trois jours plus tard avant le vol de retour, nous partîmes immédiatement vers Grenade, atteinte après deux heures de bus. Le nuit venait de tomber, on se serait cru en plein été tant la température était douce.
Grenade, ce sont des ensembles architecturaux extraordinaires méritant leur réputation internationale mais c’est aussi toute l’ambiance d’une ville andalouse associant harmonieusement tradition et modernité.
Cette ambiance, nous l’avons vraiment goûtée grâce à la situation de notre (très bon) hôtel, en plein centre de la ville sur l’une de ces ramblas, avenues ombragées avec terre-plein central où les espagnols aiment se promener en journée et encore plus le soir.
Rues piétonnes et çà et là placettes arborées participent à l’agrément des déambulations touristiques.
Le palais de l’Alhambra c’est le Graal pour qui vient à Grenade. Il faut le mériter en franchissant les pièges du surtourisme, la récompense suprême étant la contemplation de la Cour des lions, chef-d’œuvre de l’art mauresque. La traversée balisée de cette cour est intelligemment conçue de telle sorte que le photographe patient puisse saisir ces lions sans trop d’entraves.
Le grand intérêt de ce palais tient au peu d’altérations apportées après la reconquête chrétienne. Il reste essentiellement un palais maure.
Le Generalife, jardin et palais d’été doivent aussi se mériter mais pas question de ne pas voir ou revoir la charmante cour du canal avec ses nombreux jets d’eau ne dépassant pas deux mètres (ce n’est pas Genève).
Malgré tout un peu fatigués par cette première matinée, nous étions heureux de récupérer longuement et largement grâce au déjeuner servi sur une terrasse ombragée toute proche.
Il faisait chaud et il fut sagement décidé d’enchaîner avec la cathédrale. Toute cathédrale qui se respecte se doit de nécessiter plusieurs siècles pour sa construction. Celle-ci, immense, ne déroge pas à cette règle avec ses composantes gothique, renaissance et baroque. Il faut surtout noter le chœur (XVIe siècle), audacieuse rotonde entourée par un déambulatoire, il surprend par son plan et son décor.
Jouxtant la cathédrale et non moins intéressante, la chapelle royale avec son intérieur isabélin, abritant notamment le mausolée d’Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon. Ne pas oublier sa sacristie et ses tableaux flamands du XVe siècle (Bouts, Memling…).
En soirée, montée au Sacromonte pour un spectacle flamenco précédé d’un dîner en terrasse avec vue sur les remparts illuminés de l’Alhambra. Le rêve !
Le troisième jour, visite de la chartreuse, du monastère Saint-Jérôme (cloître à double rangée d’arcades) et promenade sur la colline de l’Albaicin.
Pas de foule pour les deux monastères. Appréciable !
L’architecture extérieure de la chartreuse est assez sobre. Notre conférencière nous a rappelé que l’église est la maison de Dieu, ce qui en justifie la très riche décoration d’un baroque exubérant. Pour les moines, cellules et salles de réunion sont par contre minimalistes. À noter que le monastère a beaucoup souffert du passage des troupes napoléoniennes et que les cellules (petites maisons) n’ont pas été reconstruites lors de la restauration.
Le quartier de l’Albaicin est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Refuge des maures après la reconquête avec ses ruelles bordées de maisons blanches et de murs masquant les jardins, c’est maintenant un quartier branché pour résidents plutôt fortunés. S’y promener est plaisant.
Le dernier jour, à nouveau deux heures de bus pour rejoindre le centre de Malaga. Visite rapide en bus du front de mer, plutôt réussie. Le touriste apprécie particulièrement les rues du centre bien tenues et souvent piétonnes comme c’est maintenant le cas dans de nombreuses villes. Le musée Picasso, proche de la cathédrale, est dans ce quartier récent. C’est le haut lieu touristique de Malaga. Présentant essentiellement, si ce n’est exclusivement, des œuvres données ou prêtées par la famille du peintre, nous le visitons avec un conférencier connaissant bien son sujet et apte à nous faire comprendre les toiles du maître.
Après le déjeuner retour à l’aéroport pour regagner Paris, comblés par toutes ces merveilles et l’ambiance chaleureuse de notre groupe.
Patrice LARERE