Un site internet sur la cité-jardin du Chemin Vert – Reims
La Direction régionale des affaires culturelles de Champagne-Ardenne vient de réaliser un site internet consacré à la cité-jardin du Chemin vert, à Reims.
Il s’agit de l’une des plus importantes cités-jardin des année 1920 et l’une des rares où cette nouvelle conception sociale et urbanistique est la plus aboutie et qui conserve, aujourd’hui encore, son unicité.
En France, à la différence de la Grande-Bretagne, la cité-jardin n’est pas une ville nouvelle indépendante, mais un quartier nouveau qui peut vivre en relative autarcie du point de vue des commerces et des services.
Avec ce site, la DRAC Champagne-Ardenne poursuit la mise en valeur du patrimoine régional, après les sites consacrés aux cathédrales de Reims et de Châlons-en-Champagne.
Envisagée dès 1913, par la SA d’HBM Le Foyer Rémois, la construction de la cité-Jardin du Chemin Vert démarrera après la Première guerre mondiale, avec la construction de 36 maisons de style alsacien, pour des familles nombreuses ouvrières, soit 617 logements, habités dès 1922.
La cité-jardin du Chemin Vert montré en exemple
On trouve là, avec près de 30 ans d’avance, à une époque où n’existent encore ni les Allocations Familiales, ni la Sécurité Sociale, ni les MJC, toute une série d’équipements et de services à destination des habitants : une association « La Maison de l’enfance » pour les mères et enfants en bas âge, une Maison commune avec bains-douches, un club, une bibliothèque, une salle des fêtes…, deux centres commerciaux, une boucherie, une boulangerie et un groupe scolaire destiné à l’accueil de 1 200 enfants. Très vite, au cours des années 1920, la cité-jardin du Chemin Vert est montrée en exemple tant en France qu’à l’étranger.
La cité-jardin du Chemin Vert est toujours la propriété du Foyer Rémois..
De nombreux documents d’archives et de photographies disponibles
Le site, riche de nombreux documents d’archives, de photographies, de plans… – sur un texte d’Olivier Rigaud, architecte du Patrimoine, Ingénieur en chef à Reims Métropole – retrace l’histoire de cette cité, des débuts du Foyer Rémois, à l’organisation du chantier, en passant par la présentation des différents services proposés aux habitants, jusqu’aux extensions suivantes, en passant par les autres cités-jardins rémoises. Les dernières restaurations menées sur les logements et sur l’église, sont également présentées.
L’église Saint-Nicaise du Chemin Vert
Conçue par l’architecte Jean-Marcel Auburtin (1872-1926), l’église Saint-Nicaise est édifiée à partir de 1923, la décoration intérieure de l’édifice n’a été achevée qu’en 1935. De dimensions réduites, son principal matériau est le béton armé, à l’exception de la charpente réalisée en structure métallique. Dépouillée à l’extérieur, pour se fondre avec le reste de la cité-jardin, le décor intérieur est en revanche très élaboré. Il a été voulu par Georges Charbonneaux, amateur d’art et collectionneur qui a fait directement le choix des artistes. Il s’agit d’un pur produit des ateliers de l’Art Sacré, fondé en 1912 par Louis Rouart, ami de Maurice Denis, en réaction contre le style saint-sulpicien, contre l’académisme et prêchant un art chrétien à la fois moderne et accessible à tous. L’église a été inscrite au titre des monuments historiques le 29 octobre 1975, puis classée en février 2002.
A noter que l’ensemble du mobilier et des œuvres de l’église sera, d’ici quelques semaines, également classé au titre des monuments historiques et qu’une association “Les amis de Saint-Nicaise du Chemin Vert” vient d’être créée, avec pour objet la mise en valeur et la restauration de l’édifice.