« La chapelle de l’ancien hôpital Laennec a perdu son âme«

Pour mémoire : Au XVIIe siècle, le cardinal de la Rochefoucauld a donné aux Parisiens ces deux hectares pour permettre aux nécessiteux d’avoir une fin décente. La chapelle se trouve au milieu du site historique, c’en est le point stratégique. Grâce à sa situation, les malades pouvaient entendre la messe de toutes parts. Des personnes illustres qui ont participé à l’histoire de France y reposent, dont Madame de la Sablières, le Cardinal de la Rochefoucauld, quatre générations de Turgot, l’Evêque de Belley, etc.

Ce site est aujourd’hui fermé au public. C’est devenu un bunker, un ghetto en plein Paris. Or, ce site historique appartient au patrimoine national, il s’agit d’un lieu de sépulture, d’un édifice du culte, d’un bien inaliénable et imprescriptible, le public a des droits sur son patrimoine.

La visite : Quand je suis arrivée dans la cour d’honneur, le buste de Turgot avait disparu. A la place, il y a une maquette montrant les travaux réalisés. Ce buste a été remis officiellement en 1899 par la commission du Vieux Paris. C’est un détournement de legs. Le groupe Allianz ne sait pas ce que signifie le mot « patrimoine ».

La Chapelle : En entrant, je suis tombée à la renverse… sur un carrelage rose du plus mauvais goût ! Certainement pour gommer l’aspect religieux du lieu. Monsieur Benjamin Mouton Inspecteur en chef des Monuments Historiques au pilori : une dépense pareille pour enlaidir un lieu national, la honte. La collection de Monsieur Arnault est pour le moins étonnante. Il y a une volonté farouche de caricaturer la foi, un irrespect de ce qui est sacré. Quatre Christ crucifiés sur le mur de droite, ces représentations en lames de métal tranchant ont été réalisées par Adel Abdessemed. En face, neuf linceuls en marbre de Carrare alignés et sculptés, réalisé par Maurizio Cattelan. L’autel n’est plus visible. D’autres œuvres toutes aussi déplacées sont exposées. Sur la droite, la salle où reposaient les nécessiteux est désormais dédiée à la maison Balenciaga. Dix années de créations y sont exposées. Toutes références aux malades et au culte sont effacées. Cette volonté de bafouer ce qui est sacré est stupéfiante et selon moi, à dénoncer haut et fort.

Cette chapelle toujours cultuelle et sacralisée n’est plus qu’une salle polyvalente à la disposition des caprices d’hommes d’affaire. La chapelle a perdu son âme !

*Le comité Laennec-Turgot :

Le comité Laennec-Turgot a pour but de soutenir et conserver l’ancien hôpital du 42 rue de Sèvres après sa vente à un groupe privé. Il est représenté par Ysabel de Naurois Turgot (Société des Amis de Turgot), Arlette Vidal-Naquet (Association Cherche-Midi Qualité de Vie) ainsi que Jean-Claude Ségade (société Française d’Histoire des Hôpitaux). Ils revendiquent notamment l’ouverture au public de la chapelle qui se trouve au centre de l’ancien complexe hospitalier : « C’est un Monument historique, un lieu de sépulture, un édifice du culte. La chapelle peut passer du domaine public au domaine privé mais son affectation est inaliénable et imprescriptible et doit le rester. »

Arlette Vidal-Naquet
73 rue du Cherche-Midi / 75006 Paris
Téléphone : 01 42 22 49 36 – Portable : 06 09 99 26 41

e-mail : laennec.turgot@free.fr
Le site : http://laennec.blogs.com/petition/