Retour sur la conférence de presse de la FNCC jeudi 6 mars 2014 : « Faire vivre la culture : au cœur des politiques des communes »
Dans le cadre des futures élections municipales, la FNCC – Fédération Nationale des Collectivités territoriales pour la Culture – a rédigé un document synthétique à l’attention des actuels et/ou futurs élus afin d’interpeller les candidats et offrir des pistes de réflexion sur les nouveaux enjeux posés par la question de la politique culturelle municipale.
Partant du constat d’une rupture : celle des enjeux politiques d’un mandat d’élu vis-à-vis de son action culturelle, ainsi que d’une transformation des attentes citoyennes, le Président de la FNCC, Philippe Laurent, ainsi que ses vice-présidents et membres de bureau ont présenté ce document autour de trois grands axes :
– Les collectivités territoriales détiennent une responsabilité de la Culture ;
– La culture n’est pas un moyen d’intervention comme les autres : il est par nature et avant tout politique et possède une dimension transversale ;
– L’évolution des attentes citoyennes. Une politique d’offre culturelle ne suffit plus, elle se tourne désormais de plus en plus vers la réutilisation de lieux existants, comme les bibliothèques par exemple.
Suite à cette présentation, le débat avec la salle s’est concentré sur les inquiétudes concernant la décentralisation culturelle. En effet, les collectivités territoriales (régions, départements, communes et intercommunalités) ont de plus en plus la charge et l’initiative de développer l’action culturelle. Pourtant, en matière culturelle, les compétences imposées aux collectivités territoriales sont peu nombreuses et limitées à des domaines restreints.
Actuellement, toujours dans le domaine culturel, ce sont souvent les initiatives des collectivités qui créent les compétences, profitant du fait qu’il n’existe pas de véritable répartition de compétences entre les différentes collectivités territoriales. Aux yeux de la FNCC, il existe donc un risque à reconnaître des compétences particulières d’une catégorie de collectivité territoriale au profit d’une autre car cela remettrait en cause la souplesse du système existant. Les communes ne pourront plus initier le projet culturel qu’elles souhaitent mais s’en verront imposer d’autres par exemple. Or, le président de la FNCC l’a d’ailleurs souligné à plusieurs reprises, les projets culturels – à distinguer de la gestion des équipements culturels – appartiennent à une politique culturelle qui doit faire partie d’une réflexion d’une assemblée élue.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la FNCC se méfie de l’actuel mouvement de délégation de compétence aux structures intercommunales. S’il a été admis que celle-ci permet de mutualiser des fonds publics, elle complexifie néanmoins le rapport entre agents et usagers. La parole du citoyen n’a pas la même force face à un élu que face à un fonctionnaire.
Afin de moderniser les structures, la FNCC invite à s’appuyer en premier lieu sur la réalité des territoires, quels qu’ils soient, et non d’imposer des choix élaboré à trop vaste échelle pour prendre en compte les spécificités et les richesses des collectivités.
Les cycles de formation de la FNCC à l’intention des élus sont des outils à la fois pratiques et théoriques pour mener à bien leur politique culturelle et comprendre leur territoire.
En savoir plus :
- Consultez le site de la FNCC – Fédération Nationale des Collectivités territoriales pour la Culture
- Consultez les documents élaborés à cette occasion :
– L’interpellation pour les élections municipales 2014
– « Les 101 problématiques pour construire un projet culturel municipal »