« Patrimoine du XXème siècle », le label s’appose sur 75 édifices religieux en Île-de-France en 2013

75 édifices religieuxIllustrant la prise en compte progressive de l’architecture du XXème siècle dans le champ du patrimoine, cette distinction ouvre le regard sur notre environnement urbain.

Focus sur le label « Patrimoine du XXème siècle »

Créé en 1999 par le ministère de la culture et de la communication, le label « Patrimoine du XXème siècle » a pour objectif de sauvegarder et de mettre en valeur les constructions et ensembles urbains majeurs construits entre 1900 et 1975 : ouvrages d’art, logements, édifices publics ou religieux, usines, équipements touristiques ou sportifs… La liste est longue tant que : « les édifices et ensembles urbains [qui] sont autant de témoins matériels de l’évolution technique, économique, sociale, politique et culturelle de notre société. » indique le ministère de la culture. Signalés par une plaque, les monuments protégés par cette distinction bénéficient de campagnes d’information : actions de sensibilisation et de diffusion auprès des élus, des aménageurs et du public au moyen d’expositions et de publications.

Mis en œuvre en 2001, le label est attribué par le préfet de Région sur proposition de la Commission régional du patrimoine et des sites et automatiquement décerné aux édifices protégés au titre de Monuments historiques ou par une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP). Le label n’engendre cependant pas d’obligation en matière de restauration, comme c’est le cas pour les Monuments historiques, et n’ouvre pas droit à de subventions particulières. Pas plus de protections ou de contraintes, mais une mise en lumière de l’architecture moderne considérée comme typique du XXème siècle et souvent méconnue du grand public.

En 2013, les édifices religieux d’Ile-de-France sont mis à l’honneur

Après les « Grands Ensembles » d’habitats sociaux construits sous les Trente Glorieuses (en 2011), la DRAC d’Île-de-France a décidé de mettre en valeur 75 édifices religieux de toutes confessions (judaïsme, christianisme – catholicisme, protestantisme ou orthodoxie et islam) représentatifs des différents courants architecturaux du XXème siècle et de chaque religion. Deux temps rythment l’attribution du label. Tout d’abord, le 19 mars 2013 se tenaient « Les rencontres franciliennes de l’architecture » proposées par la préfecture de région d’Île-de-France et de Paris et en présence de Jean Daubigny, préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris, puis, le 22 mai prochain, une journée d’étude sur les édifices religieux en Île-de-France sera organisée à l’école d’architecture de Paris-Belleville par la DRAC d’Île-de-France et l’ENSA Paris-Belleville.

« Ce label est ici porteur de sens, car la variété des lieux de culte dit notre richesse, celle de la diversité de la société contemporaine. Il est l’occasion de faire évoluer l’image d’un lieu, d’une ville (…) » souligne la ministre de la culture Aurélie Filippetti appuyée par la préfecture de la région : « Souvent perçus comme des lieux de sociabilité, avec une dimension culturelle, ces édifices cultuels sont les témoins des mutations de la société francilienne ». La construction de ces 75 lieux de cultes s’échelonne entre 1905, date de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, jusqu’aux années 2000. Alors que les standards de l’architecture classique ont été profondément bouleversés durant cette période, ce label met en valeur la richesse décorative et particulièrement la diversité des créations des ateliers de verriers. Pour Jean Daubigny, l’objectif est également de sensibiliser les associations cultuelles, propriétaires ou affectataires, de la qualité architecturale de ces édifices.

Label ou pas, les communes font parfois l’effort de mettre en valeur ces monuments du XXème siècle : la réhabilitation du Théâtre des Bains-Douche d’Elbeuf (Seine-Maritime) en est l’exemple

Theatre-des-Bains-Douches_mediumInauguré en 1936 comme bains-douches municipaux, le bâtiment du 17 rue de Chennevière, typique de l’architecture hygiéniste des années 1930, reste inutilisé pendant plus de dix ans (de 1979 à 1991) avant d’être réhabilité en théâtre. Souhaitant inscrire le lieu dans la politique culturelle elbeuvienne, le maire, Djoudé Merabet, donne un nouveau souffle au Théâtre des Bains-Douches en décidant en 2010 de procéder à sa rénovation. Si l’idée première était de mettre aux normes le bâtiment, deux autres enjeux font très vite leur apparition : la participation du théâtre à la vie urbaine et son rôle d’accueil, et la valorisation d’un élément du patrimoine du XXème siècle. L’inauguration s’est tenue en octobre 2012. Lieu de résidence de la Compagnie Logomotiv Théâtre, la salle se veut surtout lieu de rencontres entre des acteurs, des auteurs, des habitants, des amateurs de théâtre, des enfants, des étudiants, des adultes, des demandeurs d’emploi… L’enjeu de la structure étant d’inviter tous les publics à découvrir et à s’approprier la création théâtrale ainsi que l’architecture du XXème siècle et son histoire.

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