My Major Company invite les internautes à sauver le patrimoine
Le Centre des musées nationaux (CMN) et My Major Company (MMC) main dans la main pour un projet commun de mécénat. D’un côté les fonctionnaires du ministère de la Culture. Deux styles différents. Et pourtant…
My Major Company, est le premier label musical en ligne. En cinq ans, la jeune pousse s’est imposée en généralisant le crowdfunding, ou financement participatif, à différents secteurs, avec un concept inchangé. Proposer aux internautes de participer à un projet musical, littéraire, culturel ou autre en levant des fonds sur leur site en un temps donné. Si le montant fixé est recueilli dans les délais, le projet peut être lancé, avec un retour sur investissement en cas de succès. Si l’appel à contribution n’atteint pas le montant fixé, les investisseurs sont remboursés.
My Major Company est parvenu ainsi à lever en cinq ans 13 millions d’euros sur près de 42.000 artistes en France, en Allemagne et en Angleterre.
Un projet expérimental
Fort de cette expérience, MMC se lance donc dans le mécénat, en partenariat avec le Centre des Monuments nationaux. Pour son président Philippe Bélaval, « c’est une formule nouvelle et expérimental ». L’idée est très simple : faire appel aux mécènes via internet pour permettre de restaurer une sélection de monuments historiques sur la centaine que gère le CMN sur tout le territoire.
Pour le lancement de l’opération, quatre lieux ont été retenus : le Panthéon, la cité de Carcassonne, le Mont-Saint-Michel et le domaine national de Saint-Cloud. Pour restaurer la statue d’Hippomène et Atalante dans le domaine de Saint-Cloud, le budget a été fixé à 10.000 euros. Par contre pour celle du Panthéon, le premier appel de fonds est fixé à 19 millions d’euros… Philippe Bélaval admet que cette expérience ne permettra pas d’un coup de baguette magique de financer le projet dans son intégralité.
Dans une métaphore très marine, le président du CMN reconnaît que « nous franchissons un cap avec My Major Company. Nous nous dirigeons vers la haute mer et lançons nos filets dans des zones que nous n’avons pas exploré jusqu’alors ».
Les internautes au rendez-vous
Depuis le mercredi 7 novembre, les internautes peuvent donc verser 1 euro au minimum pour aider à l’entretien du patrimoine français. Et le succès est au rendez-vous. Sur le premier appel de 5.000 euros pour le Panthéon et le Mont-Saint-Michel, MMC a obtenu en 24 heures respectivement 58% et 78% de la somme.
Pour Victor Lugger, le directeur général de MMC, « la volonté du grand public de s’impliquer est très forte. C’est une tendance de fond ». En échange et en fonction du montant versé, les mécènes ont droit à une contrepartie. Ils verront par exemple leur nom ou leur photo apparaître aux portes du Panthéon, le temps des travaux. S’agissant des monuments classés, les mécènes ont également la possibilité d’avoir accès à l’incitation fiscale réservée à cet effet. Mais Victor Lugger se veut très clair : « ce projet ne s’inscrit pas dans une problématique d’ISF ». L’idée est de démocratiser le mécénat et de l’ouvrir à toutes les couches de la population. « Nous allons chercher les gens via un média populaire ».
Si on aime le mécénat chez MMC, on ne se voit pas pour autant mécène. Le site retient 10% TTC une fois le montant total récolté. Sur 100 euros donc, 90 iront directement au projet de restauration, assure Philippe Bélaval.
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