Marseille : un nouvel atlas archéologique interactif vient d’être mis en ligne par l’Inrap
Après Besançon et Tours, l’Inrap (Institut national des recherches archéologiques préventives) vient de doter Marseille d’un atlas archéologique interactif consultable en ligne.
Marseille, « 8000 ans de présence humaine au bord du Lacydon »
Cet outil dévoile le résultat des fouilles réalisées à Marseille dont la richesse archéologique et finalement historique fut longtemps négligée, voire ignorée.
Si l’existence de la ville est attestée très tôt par les textes antiques -Hérodote, dès le Ve siècle, ou Aristote en parlent déjà – on apprend que : « Les plus anciennes traces d’occupation humaine connues sur les terres qui bordent le Lacydon (Vieux-Port actuel) et qui deviendront vers 600 avant notre ère Massalia, puis Massilia à l’époque romaine, et bien plus tard encore Marseille, remontent au Mésolithique et au Néolithique ancien (fin du IVe millénaire avant notre ère). Ces occupations ont principalement été perçues à travers des vestiges d’habitats mis au jour sur la colline Saint-Charle. »
L’histoire de Marseille est alors retracée de la préhistoire à la période moderne en passant par l’antiquité grecque, l’antiquité romaine et l’antiquité tardive, puis le Moyen-Âge.
Au cœur du réseau commercial phocéen qui allait de l’Espagne à l’Italie, Massalia se consacre à une intense et fructueuse activité commerciale et acquiert très vite une grande importance. Elle devient ainsi une ville riche et peuplée (de 10 à 20 000 habitants entre le Ier et le IIème siècle avant Jésus-Christ) : l’une des villes les plus importantes d’Occident.
Une richesse archéologique longtemps ignorée
Longtemps persuadés qu’il ne restait plus de traces enfouies d’un passé par ailleurs considéré comme légendaire, l’intérêt pour le sous-sol de la ville des édiles et des archéologues ne s’est éveillé qu’en 1967, à la découverte d’un vestige de muraille du IIe siècle avant Jésus-Christ, donc de l’époque phocéenne.
Depuis, les découvertes se sont multipliées, enrichissant ainsi nos connaissances de la cité. Ainsi, ont été découverts un quai et un chantier navals, deux embarcations dans un état de conservation exceptionnel, un élément de construction du début du VIe siècle avant notre ère, interprété tantôt comme un quai du premier port, tantôt comme l’extrémité maritime de la fortification de l’époque. En 2005 encore, une équipe de l’Inrap a commencé à dégager les vestiges de ce qui était apparemment un important complexe civil ou religieux, richement décoré, daté de 550 avant J.-C., donc du premier siècle de l’établissement phocéen.
Les atlas interactifs de l’Inrap
Créé en 2002 en application de la loi sur l’archéologie préventive, l’Inrap a poursuivi plusieurs campagnes de fouille sur le territoire de la ville.
Parmi sa production, figure une collection d’atlas archéologiques interactifs, disponible sur son site internet. Son but est d’offrir une approche des fouilles archéologiques réalisées dans une ville ou le long d’un tracé ferroviaire ou routier à l’aide de plusieurs fonctionnalités : cartes des sites, synthèses historiques, reportages vidéo, restitutions en 3D.
L’atlas interactif de Marseille : un siècle d’archéologie urbaine
L’atlas de Marseille présente ces caractéristiques et répertorie quarante-neuf notices de sites archéologiques, interrogeables par thème et par période. On notera que des sites postérieurs à l’époque antique sont également à découvrir.
Bon voyage au coeur de l’histoire de Marseille !
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