Malaunay, ville-laboratoire de l’écolo-transition
Depuis près de dix ans, la commune de Malaunay en Normandie, a entamé une transition vers un mode de fonctionnement plus durable qui lui a valu de nombreuses distinctions, avec pour objectif d’atteindre d’ici à 2050 un taux de 100 % d’énergies renouvelables.
En répondant aux appels d’offres du Ministère de l’environnement et de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), la commune a bénéficié d’un important apport de subventions qui lui a permis de rénover intégralement le patrimoine municipal pour bénéficier d’une meilleure efficacité énergétique.
Devant la mairie, une « smartflower », sorte de tournesol géant recouvert de panneaux solaires, permet d’alimenter en énergie le serveur informatique de l’hôtel de ville et rappelle qu’il s’agit d’un territoire engagé dans le post-carbone.
En partenariat avec Enedis, Malaunay est récemment devenue la première collectivité en France pratiquant l’autoconsommation collective, suite à l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures de plusieurs bâtiments publics et de la solution de stockage d’énergie Eaton xStorage Home (Production, stockage, et réutilisation de sa propre énergie).
Aujourd’hui, 70 % des bâtiments communaux de la ville sont alimentés grâce à des énergies renouvelables et la petite ville de l’agglomération rouennaise s’est vue attribuée le label Cit’ergie en 2015.
Un des projets les plus emblématiques installés sur le territoire communal est certainement le bâtiment Alizari. Gérée par Habitat 76, cette résidence sociale de 31 logements fait partie des pionniers des labels construction passive et énergie-carbone (E+C-), et produit deux fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme.
Déjà primée, la résidence Alizari a reçu le prix spécial international KFW construction en mai dernier, décerné par un jury composés d’urbanistes, d’experts en énergie, d’architectes ainsi que de représentants du secteur de la construction et de l’habitat.
Au-delà de l’énergie, d’autres démarches durables ont été lancées : un programme de plantation d’arbres (500 au total sur deux ans), ou la réalisation de la restauration scolaire avec des produits bio et/ou locaux.
Après avoir impulsé la dynamique, la municipalité cherche aujourd’hui à impliquer ses habitants pour faire en sorte que ces premières réalisations soient accompagnées d’une évolution des usages.
A la rentrée 2018, la ville a lancé l’idée d’un grand défi collectif et ludique à l’échelle de la commune qui vise d’une part à sensibiliser les habitants aux enjeux de développement durable déclinés en plusieurs thématiques et à promouvoir l’implication citoyenne : un grand casting permettra de sélectionner sept familles qui vont pouvoir participer à des expériences de mobilité et de consommation durable.
Par exemple, ils devront faire attention à ce qu’ils jettent, à ne pas acheter des produits sur-emballés, etc.
Le but est de montrer que l’écologie du quotidien, ce n’est pas un manque ou une privation mais quelque chose que l’on va conquérir. Un soutien de scientifiques est associé au projet, psychosociologues, experts en matière de changement de comportement, qui vont aider à mesurer l’impact et évaluer la démarche. Un scénariste et un illustrateur seront chargés de faire le récit de l’aventure en bande-dessinée, éditée et diffusée à l’ensemble des habitants de Malaunay à l’issue du projet.
La Mairie de Malaunay est fière de ses premières conversions énergétiques et travaille aujourd’hui la proximité avec ses citoyens, leurs préoccupations, convaincue que les choses peuvent évoluer : mettre en avant le territoire par des initiatives qui montrent que tout est possible, dès lors où on laisse un espace aux habitants, sans leur confisquer ces sujets ou tenter d’y répondre à leur place.
Peut-être est-ce ici la démonstration qu’une transition énergétique qui partirait d’une juste combinaison des territoires et des citoyens, est le seul moyen de répondre aux défis qui nous attendent.