Les toits de Paris au patrimoine mondial ?
Le 27 janvier 2015 a été présenté le projet de faire inscrire les toits de Paris au patrimoine mondial de l’Unesco. A l’origine du projet : Delphine Bürkli, maire du IXe arrondissement de Paris, accompagnée de Gilles Mermet, photographe-auteur, Angel Sanchez, président du Syndicat des entreprises de génie climatique et de couverture plomberie (GCCP). Un comité de soutien a également été créé récemment à Paris afin d’appuyer la candidature des toits de Paris.
Les toitures des grands bâtiments parisiens ont, au fil du temps, changé d’apparence pour s’adapter aux courants architecturaux et aux besoins modernes… Leur élaboration a nécessité un grand savoir-faire, celui détenu depuis des générations par les artisans couvreurs, qui ont pu façonner et créer de véritables joyaux…
« Les toits de Paris font partie dans l’imaginaire collectif, de tous ces clichés qui font Paris aux yeux du monde entier. Au même titre que la tour Eiffel, la Joconde, les petites rues de Montmartre ou les ponts romantiques qui traversent la Seine…» explique Gilles Mermet pour justifier la candidature des toits au patrimoine mondial.
Gilles Mermet – photographe qui connait bien les toits de paris, et pour cause, il est l’auteur de l’ouvrage Les Toits de Paris, ou l’art des couvreurs, publié en 2011 où il propose de découvrir des couvreurs au travail, des vues de Paris prises depuis les hauteurs.
En postulant à l’Unesco, l’objectif est de protéger et mettre en valeur ce patrimoine méconnu et inaccessible pour aider Paris à innover en apportant un nouvel usage à cette cinquième façade.
Parmi les projets soulevés, la création sur les toits de lieux festifs ou sportifs, de cultures maraîchères, ou encore de points de vue ont été abordés.
Une incidence sur les professionnels du secteur
Le Syndicat des entreprises de génie climatique et de couverture plomberie (GCCP) – qui s’est associé au projet, voyant là une occasion de valoriser l’image du métier de couvreur-zingueur et de faire reconnaître les métiers de couverture comme des métiers d’art – a également proposé que les échafaudages installés pour des travaux sur les toitures soient rendus accessibles au grand public. L’idée d’installer quelques sapines dans Paris, permettant aux parisiens d’admirer leur ville en altitude et de voir des couvreurs au travail a également été évoquée.
Le lancement officiel de la candidature des toits de Paris au patrimoine mondial de l’Unesco a eu lieu le 5 février, dans la mairie du IXe arrondissement de Paris. Pour l’occasion, le documentaire Sur les Toits de Paris de Morad Aït-Habbouche a été diffusé, suivi d’une conférence en présence de nombreuses personnalités.
Mais si l’idée est belle, la classification des toits de Paris n’est pas encore acquise. Même si de tout temps, les toits de Paris ont inspiré les cinéastes, les poètes et les photographes, les peintres… la candidature doit d’abord être inscrite sur la liste indicative des biens français au patrimoine mondial, avant d’être ensuite sélectionnée par la France pour être présentée à l’Unesco. Un long travail de fond va donc commencer pour les amoureux des toits parisiens…
EN SAVOIR PLUS
- « Les Toits de Paris, ou l’art des couvreurs », de Gilles Mermet, 180 pages, Edition de la Martinière (2011), 35,50 €.
- Détail du reportage Sur les Toits de Paris de Morad Aït-Habbouche
- Site du Syndicat des entreprises de génie climatique et de couverture plomberie (GCCP)