Les serres d’Auteuil suite du feuilleton
On a beaucoup parlé ces derniers temps des récents épisodes du feuilleton du stade de Roland-Garros et des serres d’Auteuil.
Les associations du G8 Patrimoine avaient depuis longtemps souhaité que deux d’entre elles, la SPPEF et VMF, soutenues par toutes les autres, soient au plus près du dossier et accompagnent les associations locales de riverains et l’échelon régional de France Nature Environnement.
C’est dans ces conditions que, sans doute pour la première fois dans un dossier de cette ampleur, l’enquête publique du projet de la Fédération Française de Tennis (repris par la mairie de Paris à l’époque de Bertrand Delanoë), avait été jugée insuffisante par la Commission Nationale du Débat Public [1].
Dans le cadre des débats ouverts (par décision de la Commission nationale du débat public), les associations ont proposé collectivement une solution alternative au projet de la FFT consistant à couvrir une partie du système autoroutier voisin plutôt que de porter atteinte aux bâtiments classés des serres d’Auteuil et aux jardins attenants.
Méprisée par certains professionnels, validée puis invalidée (par la juridiction administrative dans le cadre de l’examen de la validité de la convention signée entre la Ville de Paris et la Fédération Française de Tennis), cette solution a commencé à être prise au sérieux par le ministère de l’Ecologie lorsque le Conseil général de l’environnement et du développement durable (héritier du vieux conseil général des Ponts et Chaussées) a estimé qu’il était tout à fait crédible.
La dernière escarmouche procédurale s’est déroulée devant la Commission supérieure des Sites, perspectives et paysages, convoquée par la ministre de l’Ecologie, au cours de laquelle les personnes qualifiées, parmi lesquelles Éric Duthoo, vice-président de Patrimoine-Environnement, Elodie Martinie Cousty, administratrice de France Nature Environnement et présidente de l’UMIVEM (une des plus vieilles associations de notre ancienne FNASSEM) ont dû constater, sans en être informées préalablement, que l’État ne s’était pas fait représenté à la réunion qu’il avait convoqué.
C’est dans ces conditions que certaines associations ont appelé à une manifestation, le samedi 21 mars, dont l’objet est d’exprimer aux administrations publiques que la Constitution, et en particulier l’article 7 de la Charte de l’Environnement, rend obligatoire la participation du public à l’élaboration des décisions concernant son cadre de vie.
Mais il faut savoir que depuis le Conseil de Paris, réuni à Paris le 18 mars, a décidé de confier à un cabinet indépendant l’examen de la faisabilité de la proposition des associations.
Il a sans doute été dur, pour ne pas dire plus, à Madame Hidalgo de rejoindre la position des autres groupes de son Conseil alors qu’elle avait obtenu le soutien du Premier Ministre pour passer outre.
Mais nous ne bouderons pas notre plaisir tant il est évident que c’est dans le consensus que se sont déroulées les grandes avancées patrimoniales. Nous continuerons donc à soutenir et les personnes qualifiées qui nous représentent et le collectif d’associations qui soutiennent la solution technique salvatrice des serres et des jardins.
Alain de la Bretesche
Président-délégué de la Fédération Patrimoine-Environnement
Président de la COFAC (Coordination des Fédérations et Associations de Culture et de Communication)
Administrateur de la Conférence CPCA (Conférence Permanente des Coordinations Associatives)
Administrateur d’Europa Nostra
[1] Chargée du contrôle des enquêtes publiques depuis la réforme Bouchardeau