Les élèves de l’école publique d’Itxassou primés et diplômés !

photo © Belxa

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Vendredi 21 juin 2013 a eu lieu la remise de prix du concours scolaire du meilleur petit journal du patrimoine organisé chaque année par Patrimoine-Environnement sur le même thème que les Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins. Cette année, le rond était à l’honneur.

Le 3 juin dernier, le jury (composé entre autres de Marie-Edith de Feuardent (Fondation du Patrimoine), Jacques Hamon (AJP -Associations des Journalistes du Patrimoine), Loïc Lepart (Arkéo Junior),  Fanny Kerrien (Patrimoine-Environnement Bretagne) et de Kléber Rossillon, président de la fédération Patrimoine-Environnement) a décerné le premier prix de l’édition 2013 au Trésors d’Artzamendi, petit journal réalisé par les élèves de la classe de CE2, CM1 et CM2 de l’école publique d’Itxassou (Pyrénées-Atlantique). En seulement quatre pages, Trésors d’Artzamendi aborde de multiples facettes de la culture basque tout en respectant le thème imposé : le patrimoine rond. Des cerises aux cavalcades en passant par les stèles circulaires et la pelote, les élèves ont donné un bel aperçu de leur patrimoine. Au moyen d’une très belle mise en page, d’un contenu dense et organisé nourri des connaissances de chacun et agrémenté de recherches et de visites, les élèves d’Itxassou ont su retenir l’attention du jury et transmettre judicieusement  une partie de leur patrimoine : les trésors d’Artzmanedi (du nom de la montagne jouxtant l’école).

En présence de Monsieur le Maire, Roger Gamoy, de quelques parents et des autres élèves de l’école, d’une journaliste de La Semaine du Pays Basque et d’un rayon de soleil – fait rare ces derniers temps sur la côte basque –  les élèves ont reçu un diplôme attitré des mains de Monsieur Claude Jean, délégué régional adjoint de la Fondation du Patrimoine Aquitaine (partenaire du concours), ainsi que le numéro du mois de juin du magazine Arkéo Junior.  Chacun d’entre eux bénéficie dès à présent d’un abonnement de six mois.

Après l’inévitable photo de groupe – numéros des Trésors d’Artzamendi en premier plan – une dégustation d’Ossau-Iraty organisée par les enseignantes, Corinne Usandisaga  et Maialen Touyarou, ainsi que la directrice de l’école, Corinne Bissey-Dagorret, ponctua la remise des prix sous le préau décoré par une frise aux accents basques (réalisée bien sûr par les élèves). Fête de la musique oblige, les enfants ont élevé la voix pour deux chants basques, l’un accompagné à la guitare, l’autre à cappella.

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De droite à gauche en arrière plan, Monsieur le Maire Roger Gamoy, Claude Jean, délégué régional de la Fondation du Patrimoine Acquitaine, les enseignantes Corinne Usandisaga et Maialen Touyarou et leurs élèves de CE2, CM1, CM2

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2013 est une année à succès pour l’école publique d’Itxassou, ses maîtresses et ses élèves. Déjà vainqueurs des éliminatoires d’un concours de chant basque, ils se sont vus décerner en novembre le premier prix de la 27ème édition du Jeu de piste Littéraire organisé par les Francas lors du salon du Livre de Pau, « Pau Pyrénées fête le livre ». Ce vendredi 21 juin, une troisième récompense vient saluer le mérite des élèves mais aussi des enseignantes qui n’hésitent pas à s’engager dans de nombreux projets, temps que leurs élèves s’épanouissent …

 

  •  Interview : Éclairages avec Corinne Usandisaga, maîtresse de langue française, et Maialen Touyarou, maîtresse de langue basque, sur une motivation toujours intacte…

Comment vous est venus l‘idée de participer à ce concours ; comment en avez-vous pris connaissance ?

=> C’est une parent d’élève archéologue qui reçoit la lettre d’information de Patrimoine-Environnement qui nous a suggéré l’idée après avoir vu l’annonce de l’inscription au concours. Nous sommes toujours prêtes pour mener et monter de nouveaux projets et les enfants sont toujours très enthousiastes.  Les grands y sont habitués et toujours plein d’entrain, les plus petits les suivent !

Comment avez-vous travaillé sur ce projet ? Le choix des deux langues était-il évident dès le début ?

=> Nous avons d’abord travaillé sur la notion de patrimoine et sur les types d’écritures journalistiques : les brèves, les éditoriaux, les articles… Nous avons également fait un gros travail sur les titres et leurs jeux de mots. D’ailleurs, il a fallu faire des choix, on ne pouvait pas tout garder malgré de bonnes trouvailles (« Pelote et repelote »par exemple !)
Ensuite, il a fallu définir les thèmes que l’on voulait traiter et organiser des visites pour chaque sujet. Ce sont les enfants qui ont proposé leurs idées. Les groupes de travail se sont constitués d’eux-mêmes également, selon les affinités entre chacun et leurs intérêts pour le sujet traité.
Concernant les langues, proposer une version en français et une version en basque s’est imposé naturellement. Tous les enfants parlent basque, seuls sept d’entre eux ne sont pas bilingues. Ils ont fait les interviews dans les deux langues et ont traduit par la suite. Certaines notions sont intraduisibles, les jeux de mots notamment.  Nous avons donc adapté et remplacé certaines rubriques par des jeux, simplifier les titres…

 Combien de temps avez-vous consacré à ce projet ?

=> Depuis mars et jusqu’à la remise du petit journal (avril ndrl). Mais nous y avons consacré le mois complet. C’est plus facile pour des primaires que pour des collèges qui ont un programme à boucler avant la fin de l’année. Pour nous, il nous est plus simple d’adapter les leçons au projet. Parfois nous avons fait des écueils sur la chronologie, du Moyen-Âge, on est repassé au préhistorique avec les cromlechs, mais heureusement les élèves se repéraient grâce à une grande frise accrochée dans la classe !

Qu’est-ce qui a été le plus compliqué à mettre en place et/ou à réaliser par les enfants ?

=> La partie historique sur les stèles était plus recherchée et  donc plus compliquée pour les plus jeunes. Partir de l’anecdote rendait le travail plus accessible. La mise en page aussi fut un casse-tête ! Tous ont tapé les textes, mais ce sont les CM2 qui se sont attelés à la mise en page (choix des polices et des couleurs, emplacements des photos et des textes…) Nous avons vraiment du faire un travail de réduction car quatre pages, c’est vraiment très peu,  nous en avons pour au moins dix pages ! En ce qui concerne la partie organisation, nous avons était pénalisé par l’absence de financement. C’était compliqué d’organiser des sorties pour chaque sujet abordé puisque nous devons nous déplacer à pied, comme pour se rendre au pas de Roland à plus de 3 kilomètres et sous la pluie ! Mais les élèves étaient toujours partants et motivés.

Que pensez-vous de ce concours, d’un point de vue pédagogique et personnel ?

=> Les enfants retiennent beaucoup mieux quand il s’agit d’un projet de ce type. Nous avons vraiment pu faire un gros travail sur la presse et la recherche. Ensuite, concernant la notion de patrimoine, les élèves ont vraiment pris conscience de son importance. Au départ, ils ne savaient pas très bien le définir. Pour eux, le patrimoine se rapportait à l’ancien, mais ils ont appris que  la gastronomie (avec les cerises) ou encore la langue pouvaient en faire partie. Très vite ils se sont rendus compte qu’il fallait le sauvegarder. D’ailleurs nous étions en contact avec l’association patrimoniale Lauburu pour la rubrique historique. Les élèves ont découvert de quelle manière il était possible d’œuvrer à la sauvegarde du patrimoine. Ce concours a vraiment été bénéfique à plusieurs niveaux. Nous ne nous attendions pas du tout à remporter le premier prix, c’est une belle récompense pour les enfants qui sont toujours prêts à s’engager dans de nouveaux projets…

…Pour les maîtresses aussi.

 

Rendez-vous l’année prochaine pour une neuvième édition sous le signe des « Lumière et couleurs » !

 

Pour en savoir plus sur Itxassou :

extrait Itxassou