Le viaduc de Toupin menacé ?

viaduc toupin

 

A Saint-Brieuc, le dernier ouvrage métallique de Louis Harel de la Noë dans les Côtes d’Armor est en mauvais état et sa restauration est sans cesse repoussée.

Achevé en 1905 et à l’origine conçu pour les chemins de fer, le viaduc de Toupin s’est transformé au fur et à mesure en pont routier qui assure la liaison des quartiers de Cesson et de l’Europe au Centre-ville. Transféré à la Ville en 1989, il n’a quasiment plus été rénové depuis. Plusieurs accidents de la route en 2009 et 2010 ont sérieusement endommagé les garde-corps du viaduc. Plus de 3 ans après, aucune rénovation n’a été effectuée.

En janvier 2013, l’Association pour la Mémoire et la Notoriété de Louis Harel de la Noë (AMENO) qui défend cet ouvrage, a obtenu le lancement d’une procédure de protection au titre des Monuments historiques. « Le combat est à moitié gagné. C’est le début d’une grande satisfaction », s’enthousiasme François Lépine, 85 ans, ancien ingénieur des Ponts et Chaussées. Cependant, la mairie de Saint-Brieuc prévoit d’importants travaux de rénovations : élargissement des trottoirs et surélévation des garde-corps mais refuse de procéder aux remplacements des parties hautes des piles très fissurées. Selon François Lépine « Le projet actuel de la mairie […] ne respecte pas l’intégrité historique du viaduc. Il faut confier le projet de rénovation à des maîtres d’œuvres talentueux en collaboration avec le ministère de la Culture ». Cependant, début 2012, dans le Griffon n°229, la mairie de Saint-Brieuc a ouvertement annoncé son intention de « restaurer le viaduc dans les règles de l’art » :

« L’opération comporte 3 enjeux tous pris en compte : la sécurité, la conservation d’un patrimoine et la liaison Europe/centre-ville. […] Ils [les travaux] consistent principalement à consolider les trottoirs fragilisés en renforçant les poutrelles. Mais bien d’autres interventions sont prévues, à 30-40 mètres de hauteur. Le garde-corps sera à changer, en conservant son aspect mais en l’adaptant aux nouvelles normes. La Ville a retenu une société qui travaillera avec un architecte spécialiste du patrimoine, pour s’assurer que l’opération sera menée dans les règles de l’art, et ce dans le dialogue avec les associations. Il rencontrera l’architecte des bâtiments de France.»

Si le pont est abandonné, l’AMENO redoute que ce dernier soit détruit. C’est ce qui est arrivé au viaduc de Souzain en 1995 pourtant classé à l’inventaire des Monuments Historiques mais détruit car il était « trop vieux et trop fissuré ».

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