L’asso du mois – A.S.M.V – Fédération Patrimoine-Environnement

Magny-en-Vexin, dans le Vexin français, a toujours été un lieu de passage, un relais. On le retrouve sur le tracé de la « voie Jules César » et plus tard, étant à mi-chemin entre Paris et Rouen, c’était l’étape obligatoire de tout ce qui voyageait entre ces deux villes.

De ce passé prospère, Magny-en-Vexin conserve un patrimoine architectural qui attire, sans cesse, de nombreux amateurs : deux piliers gardent l’entrée du bourg et surtout une église qui séduit par son histoire et ses richesses sans oublier ses vieilles rues, décors de nombreux tournages.

Petit historique de l’église :

Incendiée par les anglais au cours de la guerre de cent ans en 1436, elle fût reconstruite grâce aux subsides de Pierre Le Gendre, Prévôt des marchands de Paris et Trésorier Royal de Charles VIII qui hérite en 1488 des seigneuries d’Alaincourt et de Magny. Il s’adresse alors au maître maçon de Gisors, Guillaume Lemaistre qui reconstruit la nef et le bas-côté nord, beaux exemples de Gothique flamboyant.

A la fin du XVIe et au début du XVIIe siècles, les héritiers de Pierre Le Gendre se font construire une Chapelle seigneuriale sur le bas-côté sud, avec de magnifiques plafonds à caissons, triomphes de l’art de la Renaissance.

Transformée en Temple de la Raison à la Révolution, elle est rendue au culte en 1802 et se dégradera jusqu’à ce qu’en 1854 une grande campagne de restauration permette de stabiliser l’ensemble du bâtiment.

En 1909 on refait la couverture de la nef et du bas-côté sud, en 1936 et 1937 encore quelques travaux de couverture. Puis des dégâts seront causés par les bombardements, un ouragan et la foudre en 1945. Les dernières campagnes de travaux se sont concentrées sur la période 1936-1951. Depuis peu de choses, quelques travaux d’urgence ponctuels ont été effectués en 1994 et en 2007 pour maintenir hors d’eau l’édifice.

Sauvegarde de l’église :

Au fil des années et comme tous les bâtiments historiques, l’état de l’église s’est détérioré. Déjà, en 1958 l’architecte des Bâtiments de France avait fait un premier diagnostic et alerté la municipalité de l’urgence de procéder à des travaux de restauration ; n’oublions pas que depuis 1905 les municipalités sont propriétaires des églises et doivent en assurer l’entretien et les restaurations.

En 1992, un groupe de Magnytois s’émeuvent de la situation et fondent l’Association de Sauvegarde de l’église de Magny-en-Vexin (A.S.M.V). Avec ses faibles fonds propres, l’Association put participer à la restauration du Baptistère (seul exemple en France d’un baptistère en pierre couvert d’un dôme) et procéder au sauvetage d’œuvres d’art à l’intérieur de l’église (monument funéraire des Villeroy, restaurations de nombreux tableaux…) mais ne put, à aucun moment, faute de moyens financiers, faire des propositions de sauvegarde plus ambitieuses à la municipalité. Malgré les alertes répétées de l’A.S.M.V et de l’architecte en chef des Bâtiments de France, rien n’est fait. En 2015/2016, un nouveau rapport sur l’état de l’église fut enfin demandé à Pierre-André LABLAUDE, architecte en chef des Monuments Historiques. Ce rapport établit clairement que l’absence d’entretien régulier et de travaux depuis presque un siècle explique la situation actuelle. Il est impératif d’agir rapidement. Ce rapport établit un calendrier des travaux de restaurations avec tous les diagnostics d’état nécessaires à la bonne conduite de ces travaux. L’urgence étant de mettre l’église hors d’eau.