L’architecture du Corbusier au patrimoine mondial

Bousculée par le coup d’état qui a ébranlé la Turquie dans la nuit du 16 au 17 juillet, la 40e session du Comité du Patrimoine mondial de l’Unesco, réunie à Istanbul, a été écourtée. Ses travaux de classement doivent reprendre à Paris au mois de septembre. Néanmoins, elle a pu inscrire sir la liste du patrimoine mondial de l’humanité l’œuvre architectural de Le Corbusier comme « contribution exceptionnelle au Mouvement Moderne en Allemagne, Argentine, Belgique, France, Inde, Japon et Suisse ».

Choisis dans l’œuvre de Le Corbusier, les dix-sept sites qui composent ce bien en série, répartis sur sept pays, témoignent de l’invention du nouveau langage architectural en rupture avec le passé. L’ensemble, à vocation transnationale, comprend, dans l’ordre chronologique :

  • les maisons La Roche et Jeanneret (1923) à Paris
  • une villa au bord du lac Léman (1923) à Corseaux (Suisse)
  • la Cité Frugès (1924) à Pessac (Gironde)
  • la maison Guiette (1926) à Anvers (Belgique)
  • les maisons de la Weissenhof-Siedlung (1927) à Stuttgart (Allemagne)
  • la villa Savoye et la loge du jardinier (1928) à Poissy (Yvelines)
  • l’immeuble Clarté (1930) à Genève
  • l’immeuble locatif de la porte Molitor (1931) à Boulogne-Billancourt (Haut-de-Seine)
  • l’Unité d’habitation (1945), dite « cité radieuse », à Marseille (Bouches-du-Rhône)
  • la Manufacture (1946) à Saint-Dié-des-Vosges (Lorraine)
  • la maison du docteur Curutchet (1949) à La Plata (Argentine)
  • la chapelle Notre-Dame-du-Haut (1950) à Ronchamp (Haute-Saône) ci-dessous
  • le Cabanon de Le Corbusier (1951) à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes)
  • le complexe du Capitole (1952) à Chandigarh (Inde)
  • le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette (1953) à Eveux (Rhône)
  • le Musée national des beaux-arts de l’Occident (1955) à Taito-Ku (Japon)
  • la Maison de la culture (1953) à Firminy (Loire).

lecorbusier

Contrairement à l’œuvre de Le Corbusier, la candidature de la chaîne des Puys et de la faille de Limagne essuie son second échec, après celui de 2014. L’affaire semblait au demeurant entendue, depuis le très mauvais rapport de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), qui est le pendant de l’Icomos pour les sites naturels. Celui-ci avait notamment jugé le site « agréable », mais « ni unique », « ni spectaculaire ».  Malgré ce mauvais rapport, Ségolène Royal avait néanmoins confirmé le choix de la France en faveur de la candidature de la chaîne des Puys et affirmé son intention de se rendre à la session du comité à Istanbul pour défendre le dossier. Au vu des très faibles chances de la candidature, elle y a finalement renoncé…