Lancement d’une campagne Ulule pour sauver l’ancien théâtre de Poitiers des bras des pelleteuses

Le théâtre de Lardillier a fermé ses portes au mois de décembre 2012. Le projet de la ville de Poitiers est d’en faire un centre commercial, tout en conservant un espace culturel dédié aux « arts visuels ».

Un collectif, réunissant à la fois ceux qui estiment que l’ancien théâtre doit rester un haut-lieu de la culture à Poitiers et ceux qui désirent que l’édifice soit sauvegardé, a été créé et une pétition lancée (déjà plus de 8 000 signataires).

Le Collectif de défense de l’ancien théâtre de Poitiers lance un appel au financement participatif sur Ulule afin de lever les fonds nécessaires à la poursuite des actions en justice. Ce collectif s’est formé il y a plus de deux ans à la suite d’un rassemblement spontané de citoyennes et citoyens attaché-e-s à ce patrimoine historique et à sa vocation culturelle.

En premier lieu, le Collectif et la SPPEF ont fait appel auprès de la Cour d’appel de Bordeaux de la décision du Tribunal administratif de Poitiers qui a rejeté leur requête demandant l’annulation de la délibération municipale autorisant la vente du théâtre.

D’autre part, le Collectif, la SPPEF et Patrimoine-Environnement demandent l’annulation du permis de construire valant démolition pour non-respect des règlements d’urbanisme en vigueur (nouveau Secteur sauvegardé de Poitiers) et tromperie sur la hauteur terminale du projet.

De nombreux artistes et historiens de l’art soutiennent notre combat (Ariane Ascaride, Anne Consigny, Nicole Garcia, Lucas Belvaux, Matthieu Doze, Robert Guédiguian, Eddy Mitchell, etc…) et la pétition compte désormais plus de 8 000 signataires.

Le théâtre de Poitiers, ouvert au public en décembre 1954, est l’œuvre de l’architecte Robert Lardillier, spécialiste des salles de spectacle. C’est un édifice très élégant qui a conservé à la fois sa façade et une grande partie de son décor intérieur. La partie la plus intéressante est le hall, orné d’une immense paroi de 90 m2 décoré en verre églomisé, avec des feuilles d’or et d’argent, le plus grand exemple en France d’œuvre de cette technique, notamment utilisée sur le paquebot France par Robert Pansart. Il a donc la chance d’être conservé dans son intégralité, dans ses dispositions d’origine et avec une grande partie de sa décoration originelle.

La vente du bâtiment voté le 23 septembre dernier par le conseil municipal a en tout cas relancé le débat – et le combat – quant au sort du théâtre.