La Maison de la Culture de Bourges en danger…

mcb-8917cPremière Maison de la Culture créée en France, celle de Bourges et sa façade Art déco classée aux Monuments Historiques, est inaugurée en 1963 par André Malraux et Charles de Gaulle.
C’est dans ces murs que fût crée le festival de musique le Printemps de Bourges en 1977 par Alain Meilland et Daniel Colling.

Aujourd’hui la MCB (Maison de la Culture de Bourges) est sérieusement menacée par un projet de rénovation faramineux que le Collectif Luttes Séraucourt dénonce haut et fort.

OUI à la réhabilitation de la Maison de la culture historique,
OUI au maintien de l’expression des Cultures urbaines en centre-ville,
NON à la destruction des Jardins et des arbres de Séraucourt.

En 2007, la municipalité décide de rénover ce bâtiment devenu vétuste. A la demande du Ministère de la Culture, le projet prévoit un agrandissement du centre par rehaussement de la toiture, une  sorte de « boîte dans une boîte » où deux salles, l’une sur l’autre, devront accueillir simultanément des spectacles.
Tout est détruit, sauf la façade classée.
Un programme de rénovation d’un montant de 12 millions d’euros est adopté par la ville, le département, la région Centre, l’Etat et l’Europe. Celui-ci passe à 16 puis 19 millions d’euros après l’appel d’offre.

Le projet architectural prévoit de rehausser le bâtiment mais les Bâtiments de France s’y opposent, car il entre dans le périmètre de la cathédrale Saint-Etienne, classée à l’UNESCO. La décision est donc prise de rabaisser le bâtiment. Lors des travaux, des thermes romains sont découverts – sans surprise car deux fouilles dans les années 1930 et 1990 avaient mis à jour ces vestiges.
En 2012, les fouilles, la consolidation du chantier et le report de celui-ci, rajoute 5 millions supplémentaires au budget initial.
Le maire de l’époque, Serge Lepeltier, décide l’arrêt des travaux. Une dalle en bêton est coulée sur les fouilles qui ne seront même pas réalisée, malgré la somme investie et dépensée.
L’affaire prend très rapidement des tournures politiques.

Depuis trois ans, la MCB travaille hors les murs, toujours labellisé scène nationale. L’activité des salles de spectacles ayant été transférée vers l’Auditorium, le théâtre Jacques-Cœur et le Hublot
Un nouveau projet est décidé à la place des jardins Séraucourt, à quelques centaines de mètres du site, pour un coût de 36 millions d’euros.

Les jardins et les arbres Séraucourt en danger

Le collectif Luttes Séraucourt, groupe apolitique constitué spontanément le 5 novembre 2014, proteste contre l’abattage programmé d’un parc urbain de 82 arbres, qui avait été classé Espace Boisé Remarquable. Scandalisé par le mépris affiché pour les cultures urbaines et la jeunesse de Bourges (destruction du skate-park présent sur le site), le collectif s’insurge contre l’absence de concertation et d’information et s’inquiète quant  au devenir du site historique de la Maison de la Culture.

Les dérives financières du projet – dont le budget est passé en quelques mois de 25 à 36 millions d’euros – ne laissent rien présager de bon à l’heure où le plan de financement n’est pas bouclé et la ville déjà endettée.

Soutenu par de nombreux berruyers, le collectif Luttes Séraucourt alerte sur les dommages collatéraux de ce projet, tant sur les plans financier qu’écologique et urbanistique et interroge : « Un tel projet ne mériterait-il pas une consultation des habitants et des autres acteurs culturels de la ville ? Est-il envisageable de créer un nouvel équipement culturel qui fasse aussi peu l’unanimité auprès de ceux pour qui il est censé être construit ? »

Une pétition est en ligne, elle a d’ores et déjà recueilli 8000 signatures, essentiellement locales : « NON à la destruction des Jardins et des arbres de Séraucourt… »

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