La forêt, un patrimoine vivant
Pourtant peu évoqué, l’enjeu que représente la forêt est primordial pour la qualité de vie, le développement durable, l’environnement et la biodiversité, pour la filière bois, la bioénergie et la lutte contre le changement climatique.
La forêt française en quelques chiffres
La forêt française couvre une superficie totale de 16.4 millions d’hectares, la part privée est prédominante avec 12 millions d’hectares. En l’espace de 60 ans, 2 millions d’ha ont été plantés, en majorité de résineux, avec l’aide financière de l’Etat par le Fonds forestier national (FFN). La forêt française représente un enjeu économique, environnemental et social très important. La filière bois occupe 425 000 emplois, bien plus que les 280 500 du secteur automobile.
Derrière les arbres, c’est toute une filière qui est appelée à se développer en raison d’une demande industrielle en constante augmentation. Les tempêtes de 1982 et de 1999 ont été l’occasion d’une réflexion d’ensemble sur la valeur patrimoniale de la forêt et les meilleurs moyens de développer la sylviculture en France. A l’amateurisme des années 1950 succède un professionnalisme auquel nul ne peut échapper
Il ne suffit pas de planter il faut pouvoir récolter
De multiples données sont à prendre en compte : les caractéristiques du sol, l’exposition, l’altitude, le changement climatique, le choix des essences, la récolte et les débouchés futurs selon les besoins de l’économie mondiale.
La sylviculture est devenue une activité complexe faisant appel à des professions variées et complémentaires. L’utilisation de matériels lourds, l’intervention d’Entreprises spécialisées travaillant en collaboration avec les coopératives, les syndicats forestiers, les Chambres de commerce et d’industrie.
Succédant au désengagement de l’Etat depuis le 1er Janvier 2000, une Loi d’orientation est en préparation, Loi d’Avenir pour l’agriculture, l’agro-alimentaire et la forêt. Pour cette dernière, les forêts de plantation d’essences à croissance rapide (40 à 60 ans) à vocation industrielle – et rentables pour le sylviculteur –sont un enjeu à plusieurs facettes : patrimoniale, économique et sociale, qu’il est nécessaire de développer.
Perspectives européennes
Le 20 septembre dernier, la Commission européenne a présenté la nouvelle stratégie des forêts de l’Union Européenne. L’enjeu est de bâtir une politique commune afin de garantir leur gestion durable et la compétitivité du secteur face au changement climatique et la demande du bois énergie.
La forêt européenne en quelques chiffres
Les forêts de l’U.E. couvrent désormais 155 millions d’hectares, auxquels s’ajoutent 21 millions d’ha d’ « autres terres boisées » , et couvre 40% de la zone de l’Union Européenne (près de 60% des forêts européennes sont privées et les 40 % restantes publiques). Ressource essentielle pour améliorer la qualité de vie et créer des emplois, notamment dans les zones rurales, tout en protégeant les écosystèmes, la forêt européenne est aujourd’hui considérée comme étant sous exploitée. Cependant, comme le déclarait Bruxelles, les forêts européennes fournissent plus de 50% d’énergie renouvelable en Europe et la biomasse forestière représente déjà près de la moitié de la consommation totale d’énergie renouvelable de l’U.E.
La nouvelle stratégie forestière européenne : pour un secteur forestier durable et équilibré
« Il est nécessaire de coordonner les politiques sectorielles » insiste la commission européenne. Tel est l’enjeu de cette nouvelle stratégie devant remplacer celle de 1998 proposant une « approche globale » de la forêt qui prenne en compte à la fois la préservation des forêts (forêts, biodiversité) et la valorisation de leurs ressources à travers l’augmentation de la compétitivité des filières forêt-bois. Selon les mots de Mr. Dacian Ciolo, membre de la Commission chargée de l’agriculture et du développement rural : «Les forêts sont des écosystèmes clés autant qu’une source de richesse et d’emplois dans les zones rurales, à condition qu’elles soient gérées correctement. La gestion durable des forêts, qui garantit leur protection, est un pilier essentiel du développement rural et l’un des principes de la nouvelle stratégie pour les forêts».
La nouvelle stratégie appelle également à la mise en place d’un système d’information sur les forêts et la collecte d’information harmonisées à l’échelle de l’Europe. Enfin, la Commission a également publié le 20 septembre 2013 un schéma directeur détaillant les mesures correctives qui pourraient être prises pour aider la filière bois de l’UE à surmonter ses problèmes actuels.
Claude Denimal,
Association Montauban pour la défense du patrimoine de Dourdan
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