La Cité de la gastronomie : Genèse d’un projet à l‘envergure internationale
Mesure phare du projet d’inscription du « repas gastronomique français » au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, l’élaboration d’une Cité de la Gastronomie crée l’effervescence dans les communes en lice pour l’accueillir. A l’instar des Cités de la Musique, de l’Architecture, des Sciences ou autres Cités de la Danse et du Design, Jean-Robert Pitte, spécialiste de la géographie et de la gastronomie, président de la Mission française du Patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA) et instigateur du projet, souhaite associer exigence culturelle, vocation pédagogique et développement économique. La Cité de la gastronomie permettrait à la France de se doter d’un outil de promotion et de valorisation de son patrimoine gastronomique en créant « un extraordinaire pôle culturel de développement économique et touristique ».
A quoi ressemblera la Cité de la gastronomie ?
Un lieu vivant entièrement dédié aux cultures culinaires de France et du monde. Elle s’organisera autour de pavillons réunissant des espaces muséographiques, pédagogiques, ludiques et commerciaux comme des lieux de restauration par exemple. Les idées ne manquent pas : expositions, conférences, festivals, médiathèque, oenothèque et vinothèque, jardin potager, caves à fromages et à épices… La Cité de la Gastronomie sera également dotée d’un « Institut Mémoires des Arts Culinaires et de découvertes des cuisines du monde », et organisera des événements réguliers ou ponctuels comme des formations, des résidences de cuisiniers et de sommeliers ou encore des cours d’éducation sensitives. Assumant les multiples vocations de l’espace, la MFPCA en charge du projet ambitionne de créer une vitrine de l’excellence, mettant en avant la diversité des productions et des savoir-faire respectueux des enjeux du développement durable.
Qui hébergera la future Cité ?
Cinq villes sont candidates pour accueillir la future Cité : Beaune, Chevilly-Larue (proche du marché de Rungis), Dijon, Lyon et Tours. Elles ont jusqu’à la mi-avril pour peaufiner leur dossier avant que les ministres de la Culture et de l’Agriculture élisent le site le plus propice à la réception d’un tel établissement. Le projet de Beaune situé sur les bords de la Bouzaise est dans une mauvaise passe malgré la réputation œnologique dont jouit la région. Si l’Hôtel-Dieu de Lyon semble offrir de belles promesses, le jury semble pencher pour un réseau de cités, un « socle » que composeraient Tours et ses bords de Loire, Paris-Rungis et Dijon. La Cité serait alors répartie sur trois sites conformément aux recommandations de Jean-Robert Pitte… Cependant, la décision finale devrait être prise seulement fin avril. Rien n’est encore joué, donc.
Lieu de culture et de découverte, centre de ressources et de formations, pôle de développement économique et touristique, les multiples étiquettes que prévoit d’arborer la Cité de la gastronomie participeront au rayonnement mondiale de la France et de son patrimoine… tout en faisant des paroles de Claude Levi-Strauss une institution : «il ne suffit pas qu’un aliment soit bon à manger, encore faut-il qu’il soit bon à penser».
Consultez le projet dirigé par la Mission française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires