La caserne Miribel de Verdun menacée de destruction !
L’État a cédé le 21 mars 2002 la caserne Miribel à la commune de Verdun. Il s’agit d’une caserne datant de la fin du XIXe siècle, composée de trois bâtiments dont la structure est bien conservée, et dotée d’une horloge centrale intacte. Construite en pierre de taille, elle a survécu aux deux guerres mondiales et y a, bien sûr, accueilli les soldats, notamment pendant la mythique et tragique bataille de Verdun en 1917. Elle s’inscrit dans un parc arboré de 5 hectares.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ni les bâtiments ni le parc ne sont classés ou protégés au titre des Monuments Historiques.
En décembre 2019, le projet retenu par le conseil municipal sur ce site prévoit la démolition de trois bâtiments de la caserne, et le démontage de l’horloge, pour y construire des logements, une résidence pour personnes âgées et une maison de santé.
À l’heure actuelle, les engins de travaux sont déjà sur place. En effet, un permis de démolir a déjà été déposé 27 janvier 2020, sans, jusqu’ici, que les voix s’élevant contre ce projet destructeur du patrimoine et du bien commun ne soient entendues. Et ce n’est pas faute de se faire connaître : l’association Verdun.Miribel a lancé en octobre dernier une pétition contre la destruction de la caserne Miribel, à destination de la mairie de Verdun, (https://www.mesopinions.com/petition/art-culture/destruction-caserne-miribel/110553) qui est largement relayée depuis. Des avocats et des associations, dont Sites & Monuments et Patrimoine-Environnement, ont rejoint le combat, en interpellant les différents ministères ainsi que la DRAC Grand-Est, et pour notre part en défendant l’inscription de la caserne et son parc dans le périmètre du Site Patrimonial Remarquable (SPR) de Miribel.
Surtout, en mars dernier, une demande de placement sous instance de classement de la caserne de Miribel a été adressée à aux ministres de la Culture et de la communication, de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités et des Armées. En effet, seul une instance de classement permettrait de protéger le bâtiment de toute destruction lors de la période de réflexion d’un an autour de son devenir.
Tous ces appels restent, à notre grand regret, lettre morte. Nous déplorons de voir certains SPR réduits au seul périmètre d’une commune, alors que précisément, une bonne protection patrimoniale voudrait qu’ils soient étendus. C’est pour cela que nous réitérons la nécessité de conserver des bâtiments aussi remarquables, tant du point de vue architectural et de conservation, que du point de vue de son histoire et de l’histoire militaire de Verdun.
Nous savons, avec assez d’exemples réussis partout en France, qu’une reconversion de la caserne, en conservant le bâti, est non seulement faisable mais largement souhaitable, en premier lieu pour une durabilité de construction. En effet, la démolition du site induite dans le projet voté en décembre 2019 coûtera cher, 5 133 135,00 €. L’opération serait dommageable à l’environnement, ce qui pourrait être épargné par le réemploi.
Avant tout, repenser le projet de résidence et de logement en conservant les bâtiments composant la caserne pourra permettre aux habitants et aux visiteurs, français et étrangers de profiter de ce site, se trouvant à proximité d’un cimetière-mémorial de la Grande Guerre, conservant ainsi une vraie mémoire nationale cohérente au sein de la commune de Verdun.