Incendie dans la chapelle royale d’Haïti
Un peu moins d’un an après la catastrophe de la Belle de Paris, c’est au tour de chapelle royale de Milot en Haïti de perdre sa toiture dans la nuit du 12 au 13 avril. Un incendie s’est déclaré dans la chapelle et les flammes ont ravagé le monument provoquant l’effondrement de son dôme.
Construite par l’architecte Joseph Chery Wallock et dédiée à l’Immaculée conception, la chapelle a perdu son dôme d’une trentaine de mètres de diamètre qui s’est entièrement effondré. L’origine de l’incendie est encore inconnue. « L’incendie a pris vers 3h du matin, dans un bâtiment annexe d’après ce que m’a dit quelqu’un qui était sur place », selon le directeur de l’institut de sauvegarde du patrimoine national (Ispan).
Selon le maire de Milot, Henry Claude Télémaque, l’incendie a détruit le dôme et les objets à l’intérieur de la chapelle de l’Immaculée Conception, à l’exception de quelques rives qui ont réussi à être enlevées à temps.
Le directeur de l’ISPAN exige une expertise rigoureuse pour déterminer l’origine de l’incendie. Selon lui, les jours précédents le drame il n’y avait pas d’électricité à Milot. L’hypothèse d’un court-circuit est très peu probable. Le parc avait également été fermé à cause de l’épidémie de coronavirus. L’incompréhension est présente.
Henri Christophe dit Henry 1er, héros de la guerre d’indépendance, entama au début du XIXe siècle la construction de plusieurs édifices au lendemain de l’indépendance d’Haïti dans la partie Nord du pays en vue de sauvegarder la souveraineté du pays contre les colons envahisseurs.
Ces constructions s’étendent sur une superficie d’environ 25 km2. En 1978, l’ensemble de monuments historiques dont la chapelle royale de Milot marque l’entrée va prendre le nom de Parc national historique Citadelle Sans-souci Ramiers (PNH-CSSR) par un décret présidentiel afin de préserver le cadre naturel des végétations luxuriantes. Il sera classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1982.
L’épineuse question de la reconstruction de la chapelle se pose à la vue de l’impressionnant sinistre causé par l’incendie. Cela sera pourtant nécessaire puisque pour l’UNESCO, ces monuments historiques « sont chargés d’un symbolisme universel car ils sont les premiers à avoir été bâtis par des esclaves noirs ayant conquis leur liberté ».
Selon GEO magazine, s’agissant d’un monument classé patrimoine de l’humanité, la restauration doit se faire à l’identique pourtant aucuns fonds ne sont disponibles. L’UNESCO reste en lien avec l’ISPAN. M. Ernesto Ottone R, sous-directeur général pour la Culture de l’Unesco espère qu’ « […] il sera possible d’intervenir d’abord pour analyser avec précision la situation et les besoins, puis pour envisager des solutions en ligne avec la valeur universelle exceptionnelle de ce site. »
La chapelle avait déjà fait l’objet de restaurations, une première fois dans les années 1930 après avoir été endommagée par le séisme de 1842, ainsi qu’en 2018 pour colmater les importants trous de la toiture du dôme.
Le 8 octobre prochain devait avoir lieu la célébration bicentenaire de la mort du Roi Christophe avec la chapelle royale de Milot au centre des festivités. Des personnes de la Société civile capoise, des membres de la Chambre de commerce du Nord ainsi que quelques hommes influents de la Région ont adressé une lettre ouverte à l’Etat central dénonçant sa méconnaissance des sites du Parc et de leur état.