Extension de la carrière de Bransat
Cela fait déjà plusieurs années que la carrière de Bransat, dans l’Allier, fait parler d’elle. Elle n’est cependant pas toute jeune puisque l’exploitation de son granite remonte au début du siècle dernier.
Mais depuis quelques années, c’est l’extension de la carrière déjà existante qui fait polémique.
En août dernier, la société d’exploitation a reçu l’aval de la préfecture pour agrandir son site et l’exploiter durant 30 années supplémentaires.
Actuellement située à 250 mètres des habitations, la carrière prévoit de s’étendre sur 6 hectares. Les riverains ne sont pas opposés à l’extension en elle-même mais ils plaident pour une extension côté sud, loin du village, des maisons, et de l’église Saint-Georges classée Monument Historique, et du pont sur le Gaduet, également classé.
Mais pour des questions de rentabilité, la société qui l’exploite CMCA-Cerf , filiale de COLAS, refuse cet arrangement.
La roche extraite (du mica, du quartz) est désolidarisée à coup de tirs de mine est transformée en cailloux, utilisés pour les routes, et en sable pour fabriquer du béton.
Actuellement 200.000 à 220.000 tonnes de gravillons et de sable sortent de la carrière chaque année.
L’entreprise est soutenue par la municipalité qui verrait s’envoler près d’un tiers de ses recettes fiscales et une douzaine d’emplois si la carrière devait fermer. Ce qui était d’ailleurs à l’origine prévu pour 2023.
L’Association SAuvegarde BRansatoise de l’Environnement (SABRE), créée en 2004, a pour objet la préservation de l’environnement au sens de la convention européenne d’Aarhus du 25 juin 1998, de la santé humaine et animale à l’égard de toutes les formes et sortes d’atteintes ou risques. Elle est le premier acteur à se battre pour que l’extension se fasse au sud, et non au nord.
Cette extension de la carrière au nord rapprocherait en effet le front de taille de la carrière encore plus près du village, à environ 180 mètres des habitations.
Ce rapprochement va non seulement entrainer diverses nuisances pour les riverains (les poussières, le bruit, les vibrations liées aux tirs de mine), mais va également polluer le cours d’eau (le Gaduet) situé à proximité, du fait des vents dominants et entrer dans les abords des deux Monuments Historiques du village.
Du fait de l’autorisation donnée par la Préfète de Moulins malgré les oppositions du village, l’association a déposé un recours hiérarchique auprès de notre nouveau Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, François de Rugy.