Dernières nouvelles des églises de Gesté et Sainte-Gemmes d’Andigné (49) et construction d’une église à Saint-Pierre-du-Perray (91)

Alors qu’en mars dernier, l’église de Sainte-Gemmes d’Andigné bénéficiait d’une instance de classement, celle de Gesté a été partiellement détruite mercredi 19 juin.

Le répit de Sainte-Gemmes d’Andigné

sainte-gemme d'andignéLe 31 octobre 2012, la municipalité de la commune de Sainte-Gemmes d’Andigné a déposée une demande de permis de démolir pour l’unique église de la ville. Dès lors, les habitants et l’association « Sauvons l’église de Sainte-Gemmes » se sont mobilisés pour faire annuler le permis et préserver leur patrimoine.

L’église, étant reconnu comme l’un des exemples les plus caractéristiques de l’architecture néogothique du XIXème siècle, est, selon la mairie, trop chère à entretenir. Alors qu’elle est encore en très bon état, la municipalité voulait détruire l’église au profit d’une construction plus moderne en hémicycle avec du béton et du zinc. Pour justifier son intention de démolition, la mairie a avancé l’argument de l’impossibilité de restaurer le bâtiment. Or, un rapport, écrit en avril 2012, par l’inspecteur des monuments historiques Marc Bottlan dément totalement l’argumentaire de la municipalité. En effet, il constate que « l’état général intérieur est bon à très bon, l’édifice est vaste, très lumineux et sain, il est ouvert à la visite et au culte. [Il s’agit d’] une vraie œuvre architecturale de grande qualité, absolument complète, parfaitement homogène et qui plus est parfaitement représentative et bien documentée. Il n’y a pas le moindre doute sur l’intérêt d’art et d’histoire de cet édifice, il relève bel et bien et sans hésitation d’une protection, en tant que tel, au titre des MH. »

Finalement, ce n’est qu’en mars 2013 que la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a décidé de prononcé une instance de classement pour cette église encore en bon état. Grâce à ce recours, l’église est protégée pour une durée maximum d’un an, c’est-à-dire jusqu’en mars 2014. Il reste maintenant plus qu’à espérer que l’instance de classement aboutisse à la protection et à la sauvegarde de ce monument emblématique de la région d’Anjou.

La démolition partielle de l’église de Gesté

Alors que Sainte-Gemmes d’Andigné bénéficie d’un répit d’un an, l’église de Gesté a eu moins de chance.

GestéMercredi 19 juin 2013, des pelleteuses et autres engins ont entrepris de démolir la nef néoclassique de cette église du XVème siècle, restaurée et agrandie au XIXème siècle. Cependant, le lendemain de la destruction partielle de l’église, les pelleteuses ont dû s’arrêter afin de sécuriser la crypte et désamianter les murs ! Cette interruption confirme bien la précipitation de la mairie à vouloir détruire ce monument sans même attendre le jugement en référé, déposé par l’association Mémoire Vivante du Patrimoine Gestois, prévu le 8 juillet. Le plus étonnant est que la municipalité avait demandé un permis de démolir qui a été refusé par le Tribunal administratif. Néanmoins, la mairie a tout de même entrepris la démolition de l’église malgré le refus du Tribunal. Elle s’est rendue compte qu’elle n’avait pas besoin de permis puisque Sainte-Gemmes d’Andigné compte moins de 10 000 habitants et qu’aucun plan local d’urbanisme ou de plan d’occupation des sols n’est en vigueur sur la commune. Le Tribunal administratif a donc annulé un permis qui n’était pas nécessaire.

Même si la démolition d’une partie de l’église est un désastre, les défenseurs du patrimoine se consolent en déclarant que la nef était la partie la moins intéressante de l’église. En effet, le chœur néoclassique, flanqué de trois chapelles, est la partie la plus haute et la plus belle de l’édifice.

D’ici deux mois, les mobilisations vont continuer sur internet (via les réseaux sociaux et la pétition sur avaaz) mais aussi sur le plan judiciaire. Outre, le référé en cours, la SPPEF (Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France) tente de comprendre, avec leur avocat, comment la mairie a pu entreprendre cette destruction sans permis valable. Il reste donc deux mois aux habitants et à l’association Mémoire Vivante du Patrimoine Gestois pour sauver l’église de la destruction totale.

Dernières nouvelles (15.07.13) : suite au jugement en référé du 8 juillet, le Tribunal Administratif refuse de suspendre les travaux de démolition de l’église de Gesté sous prétexte que puisque les travaux sont déjà commencés, il est donc urgent de les finir. L’association Mémoire Vivante du Patrimoine gestois (MVPG) envisage de se pourvoir en cassation afin d’éviter la destruction totale de l’église.

Pour en savoir plus, lire l’article de Breitz journal.

Enfin une église pour Saint-Pierre-du-Perray !

Alors que des églises sont détruites en Maine-et-Loire, dans le département de l’Essonne, à Saint-Pierre-du-Perray, une église sera construite prochainement.

-saint-pierre-du-perrayCette nouvelle église – la première du XXIème siècle dans le département – sera inaugurée en 2015 et devrait coûter 3 millions d’euros. L’église de 733 m² pourra accueillir environ 200 personnes et sera conçue par Marc Depeyre, architecte de Méréville.

La commune de Saint-Pierre-du-Perray, en plein boom démographique, est une des rares villes du département à ne pas avoir d’édifice religieux ; même Chatignonville et ses 62 habitants possède au moins un clocher. « Les villes nouvelles qui se développent ne peuvent pas uniquement être des centres commerciaux et de loisirs, souligne Mgr Michel Dubost, évêque d’Évry. Il est indispensable que le spirituel retrouve sa place au cœur de la cité, c’est ce que nous demandent les fidèles qui viennent s’y implanter ». Avec un département en pleine expansion, le secteur de Saint-Pierre-du-Perray devrait accueillir plus de 15 000 nouveaux habitants dans les années à venir. Ériger un clocher ou un lieu de culte devenait donc urgent. Les croyants se réunissent dans l’église de Saint-Germain-lès-Corbeil, devenue trop petite pour contenir tous les fidèles puisqu’elle accueille également les pratiquants de Tigery.

Mgr Dubost vient donc de lancer des travaux de terrassement et appelle « tous les chrétiens de l’Essonne et de l’Île-de-France » à se mobiliser pour récolter les fonds nécessaires à la construction de l’église. « Nous avons besoin de 3 M d’€, rappelle Michel Dubost. Nous sommes assurés d’obtenir 500 000 € des Chantiers du cardinal (NDLR : œuvre catholique dont la mission est de bâtir, rénover et embellir les églises et les lieux d’accueil en Île-de-France) et de 300 000 € seront sortis des compte du diocèse. Pour le reste, nous comptons sur les fidèles ». Depuis décembre 2012, le diocèse a déjà récolté 20 000 € de dons, ce qui est peu vu le montant à obtenir mais il ne baisse pas les bras et croit en son projet.

En savoir plus :

 

 

***