Aux grands résistants, la patrie reconnaissante
Pour cette nouvelle « panthéonisation », (la dernière, celle d’Alexandre Dumas, remonte à 2002), les hommages se sont concentrés sur la Résistance et ses figures de proue : Germaine Tillion, Pierre Brossolette et Geneviève de Gaulle et l’ancien ministre de l’éducation nationale sous la IIIe République Jean Zay, assassiné par la milice, sont rentrés dans la « cathédrale laïque » de la République. Hommage aux valeurs de la République, la cérémonie s’est voulue paritaire, une première pour cette église dont le fronton déclare « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante »
Les cercueils, accompagnés de gardes républicains mais également de proches, de résistants et de responsables associatifs ont franchi les portes du Panthéon au son du « Chant des partisans » et de la « Marseillaise ».
Germaine Tillion, ethnologue et résistante, morte le 19 avril 2008 à l’âge de 100 ans, était ethnologue en Algérie dans les années 1930. Elle voit « sa vie basculer » le 17 juin 1940, en entendant le discours du maréchal Pétain « capitulant devant Hitler ». Elle entre alors dans la Résistance et fonde le « réseau du Musée de l’homme ». Dénoncée par un prêtre, l’abbé Alesch, en 1942, elle est incarcérée puis envoyée, avec sa mère, en déportation. De son séjour dans les camps nazis, elle a rapporté l’ouvrage Ravensbrück (édité en 1946), mais aussi une opérette, Le Verfügbar aux enfers, présentée en 2007 au Théâtre du Châtelet.
Pierre Brossolette, résistant, né le 25 juin 1903, journaliste pendant les années 1930, il rejoint le « réseau du Musée de l’homme » au début de la guerre. Torturé pendant plus de deux jours par la Gestapo, en mars 1944, il profite d’un moment d’inattention de son gardien pour se jeter par la fenêtre, et éviter d’être contraint de parler.
Jean Zay, ministre de l’éducation nationale sous le Front populaire fusillé par la milice, fut l’un des bâtisseurs de l’école publique française. En juin 1940, acculé à Bordeaux après la déroute de l’armée française, il tente de quitter la France avec 26 autres parlementaires à bord du paquebot Massilia. Arrêté à Casablanca, au Maroc, il sera condamné pour désertion et emprisonné à Riom, avant d’être assassiné par trois miliciens du collaborateur Joseph Darnand, le 20 juin 1944.
Geneviève de Gaulle-Anthonioz, résistante et militante des droits de l’homme, nièce de Charles de Gaulle, née en 1920 et morte en 2002, elle résistera pendant la seconde guerre mondiale dans le « réseau du Musée de l’homme » et sera déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück en février 1944.