Actualité JJP – Action cœur de ville : investir dans le patrimoine pour l’attractivité des territoires

Rollon Mouchel-Blaisot interviendra lors des prochaines Journées Juridiques du Patrimione à l’occasion de la table-ronde Dynamiser la loi Malraux : extension du champ d’application ou extinction par épuisement ? Propositions pour les petites et moyennes villes ; il a publié, il y a quelques jours, un texte sur le patrimoine comme priorité pour l’action Cœur de ville.


Le programme national Action cœur de ville, imaginé, conçu et piloté par le ministère de la cohésion des territoires, est destiné à conforter le rôle de centralité irremplaçable, pour tout leur territoire environnant, des villes dites « moyennes » en investissant massivement dans la revitalisation de leur centre. Ce plan interministériel et partenarial (Etat, CdC, Action logement, Anah) de 5Md€ est mis en œuvre de manière totalement décentralisée et déconcentrée, à rebours de nombre de politiques publiques trop souvent cloisonnées et verticales. L’enjeu, c’est de traiter simultanément tout ce qui concoure à un centre-ville attractif (logement, commerce, mobilité, stationnement, services, aménagement urbain, patrimoine, transition écologique, …) sans oublier l’association précieuse des habitants.

Au-delà des moyens, c’est à un changement du logiciel de l’aménagement urbain que ce programme appelle. Pendant des décennies, on n’a cessé d’éloigner les habitants des emplois, des services et des commerces, aboutissant à vider et paupériser les centre-ville; en parallèle, beaucoup d’entrées de nos villes et agglomérations ont été banalisées voire défigurées par la prolifération excessive de zones sans âme, avec l’artificialisation inconsidérée de terrains agricoles ou d’espaces naturels. Ce modèle est aujourd’hui économiquement, socialement et écologiquement insoutenable et le repenser est un enjeu sociétal urgent.

Ce programme ACV est une marque de reconnaissance pour les 222 villes de métropole et d’outre-mer sélectionnées. De 8.000 à 134.000 habitants, ces villes sont des atouts pour la cohésion sociale et territoriale de notre pays. Elles regorgent à cet égard de richesses patrimoniales remarquables, issues tout à la fois de leur construction urbaine au fil des siècles que de créations plus contemporaines. Ce patrimoine constitue la « carte de visite » de la ville,  participe de son identité singulière à laquelle ses habitants sont très attachés et contribue à son attractivité durable.

Concrètement, la question qui est posée aux élus et acteurs locaux, ainsi qu’aux professionnels de l’aménagement, est la suivante : souhaitons-nous faire de ces centre-ville des musées à ciel ouvert, témoins d’un passé révolu et figé ou des lieux vivants, créatifs et inclusifs, où le patrimoine a toute sa place? C’est bien évidemment cette deuxième option qui préside à la philosophie du programme ACV dans le cadre d’une approche globale et transversale de ce sujet.

Il est à cet égard notable de constater que la quasi-totalité des 222 conventions-cadre qui ont été signées par les collectivités avec l’Etat, les partenaires financiers, voire avec les Régions, Départements, opérateurs divers, etc. prévoient un volet substantiel de valorisation du patrimoine dans l’axe thématique de l’aménagement urbain et paysager de leur projet (plus de 750 actions déjà recensées).

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Rollon Mouchel-Blaisot