Décision du Conseil d’État sur le déclassement du site de Gergovie
Le Conseil d’État a rejeté, le 28 mars, la demande d’annulation du classement du site de la bataille de Gergovie en Auvergne, jugeant d’une part, que les éléments remettant en cause la localisation de l’oppidum et de la bataille de Gergovie ne reposeraient que sur des « travaux isolés », et d’autre part, que la localisation actuelle serait justifiée par « de nombreux travaux de fouilles archéologiques », et des « données historiques et archéologiques » qui ne feraient « plus sérieusement débat ».
Toutefois, le Conseil d’État n’est pas entré dans le fond du dossier. Ainsi, les différents arguments centraux présentés, comme la découverte d’un corps enseveli, antérieurement à la bataille, dans un fossé du camp romain de la Serre d’Orcet, ou comme la surprenante adéquation entre le texte de Jules César et la topographie des Côtes de Clermont-Chanturgue, n’ont pas été pris en compte. En revanche, il reconnaît l’intérêt à agir de la Fédération Patrimoine-Environnement, du fait que celle-ci est déclarée d’utilité publique et agréée pour la protection de l’environnement et que son objet statutaire est de militer pour la protection et la mise en valeur du patrimoine archéologique et historique de la France.
Patrimoine-Environnement regrette que le véritable site antique de Gergovie, composé de la montagne des Côtes de Clermont, du camp romain encore visible sur la colline de Chanturgue et d’un grand camp sous la cité de Montferrand ne puisse pas être protégé.
Le Conseil d’État se prononçant en dernier ressort, aucune voie de recours n’est ouverte contre cet arrêt qui met donc fin à la procédure.
Néanmoins, selon le Conseil d’État, en cas d’évolution à venir des recherches, et notamment de travaux nouveaux qui seraient de nature à remettre en cause la localisation de la bataille et de l’oppidum de Gergovie et des camps de César (tant dans le périmètre du site classé que sur le site des Côtes de Clermont), une abrogation du décret pourrait être envisagée et le Conseil d’État, à nouveau saisi. Il s’agit toutefois d’une perspective à plus long terme. Ainsi, une communication très récente à propos du site de Corent, démontrant qu’il a abrité la capitale du monde Averne, juste avant la conquête des Gaules par César, tend à affaiblir encore la localisation actuelle de la bataille et pourrait, de ce fait, constituer un élément nouveau…