EDITO – Divagations de début d’été
« Une image vaut mille mots » a écrit Confucius
Qui ne se souvient de Notre-Dame qui brûle, de la Basilique Saint-Donatien de Nantes et de sa toiture effondrée, de la pelleteuse dressée contre le clocher de Saint-Georges-des-Gardes en Anjou et plus récemment de la façade déchiquetée de la Caserne Miribel à Verdun…
Et puis la plénitude du beau :
Le soleil qui se lève sur une mer vide et un horizon lointain sur la côte de la Bretagne, la voie lactée au-dessus de l’Afrique du sud, un clair-obscur de Caravage à Saint-Louis-des-Français, l’éclatante silhouette du Taj Mahal…
Peut-être rencontrerez-vous durant vos vacances un paysage ou un monument qui vous procurera l’un de ces chocs émotionnels dont on sort, on ne sait pourquoi : plus engagé et plus fort, animé d’une envie de se battre, pour ou contre !
À défaut, je vous propose, comme durant notre enfance à tous, un devoir de vacances :
J’ai retrouvé cette semaine un mot magnifique : « ultracrépidarianisme ». Il a été inventé par Pline l’Ancien à partir d’un proverbe qu’il avait lui-même créé : « Ne sutor ultra crepidam » – « Que le cordonnier ne juge pas au-dessus de la chaussure ! ». Autrement dit : « chacun son métier et les vaches seront bien gardées ».
Cette version ancienne du fameux principe de Peter né en 1970 et qui peut s’exprimer ainsi : « dans une hiérarchie, tout salarié a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence ».
Cette règle, qui ne s’applique pas seulement dans l’administration et dans le secteur privé, mais aussi dans le monde associatif, est une source d’erreurs de casting, de mauvais choix dont certains sont irréparables.
Je vous propose de rechercher, parmi vos interlocuteurs, vos collègues, y compris les bénévoles qui vous entourent : celles et ceux qui sont atteints d’ultracrépidarianisme. La collecte risque d’être bonne !
Bonnes vacances à tous !
Alain de la Bretesche,
Président de la Fédération Patrimoine-Environnement