Association du mois : AFMA Fédération des Musées d’Agriculture et du patrimoine rural

AFMA Fédération des musées d’agriculture et du patrimoine rural 

Pouvez-vous nous présenter l’association l’AFMA ? Quelles sont les missions des Musées d’agriculture et du patrimoine rural ?

Cette association loi 1901 a été créée en 1982, à l’initiative de responsables muséographes et historiens autour du MNATP musée national des arts et traditions populaires, de plusieurs directeurs de musées et du ministère de l’agriculture. Elle s’est renommée en 2006 Fédération des musées d’agriculture et du patrimoine rural, pour pouvoir accepter des regroupements d’associations et des fédérations.

Nous avons identifié et connaissons le contenu de  plus de mille structures privées, associatives ou communales, musées de société ou professionnels organisées en musées d’agriculture, sites ouverts aux visites. Sans compter d’innombrables passionnés des savoir-faire, de l’historique de la vie rurale et de son patrimoine , des techniques et équipements et des traditions.

Quelques chiffres significatifs identifiés par l’enquête précitée et souvent méconnus : 

1100 Musées petits ou grands, 10 millions de visiteurs annuels dont 1,2 millions de scolaires, 3800 emplois et 8900 bénévoles.

Quels sont les enjeux de la conservation du patrimoine matériel et immatériel lié aux pratiques agricoles et à la vie rurale ?

Mémoriser, inventorier, conserver le patrimoine génétique et des savoir-faire, les gestes, les traditions. Chaque produit, chaque outil mais aussi chaque paysage rural a derrière lui un passé, un historique des traditions qu’il faut maintenir et sauvegarder. Nos adhérents sont souvent impliqués dans ces démarches et le prouvent  par leur mémoire et leurs archives…

C’est grâce aux musées d’agriculture mais aussi au monde de l’associatif et par des collectionneurs que le patrimoine matériel du machinisme agricole par exemple  peut survivre, être restauré par des heures et des heures de bénévolat puis redevenir actif. Quoi de plus impressionnant qu’une batteuse du XIXème, activée par une locomobile à vapeur autour desquelles une quinzaine de femmes et d’hommes travaillent pour alimenter en gerbes de blé le chantier, transporter les saces de grains, puis aussi festoyer… Le travail d’un attelage de deux, quatre voire six bœufs au labour est et devra rester un grand moment du vivant et ne doit pas être un simple souvenir du passé. Protégeons ces initiatives individuelles ou collectives.

Bon nombre de musées préservent également notre patrimoine vivant par des troupeaux de races animales à très petits effectifs ou de conservatoires de différentes variétés de plantes et d’arbres en vergers. Il sont  des acteurs indirects des programmes de la sélection agronomique, parfois trop ignorés et peu aidés. Mais les publics aiment les visiter. 

Nous assistons aussi à un redéploiement du patrimoine immatériel, celui des démonstrations de métiers anciens qui reprennent vie  par transmission des aînés vers des jeunes, des nouveaux passionnés, ardents demandeurs d’apprendre les gestes,  les  recettes,  et aussi de relancer des fêtes et traditions populaires locales.

En quoi les JPPM sont un vecteur important dans vos actions ?

Petits et grand musées agricoles, associations, se reconnaissent bien dans cet événement à caractère rural et dont les thèmes leur sont bien connus et qu’ils mettent déjà en valeur  tout au long de l’année (matériaux naturels, gestes des savoir-faire, festivités, travail des produits agricoles, environnement  de l’agriculture, bâtis spécifiques, découverte des paysages et leur protection).

Les JPPM aident à favoriser une meilleure intégration du monde rural et ses contraintes dans la société et le monde de consommateurs et d’urbains pour mieux communiquer et éviter toutes les fausses idées « fake news » qui envahissent nos médias. Rien de mieux que d’approcher la réalité et le contact , le dialogue direct, avec ceux qui pratiquent au quotidien cette campagne et ses Pays, et qui savent vous la faire apprécier, vous la faire déguster sur place…

Pouvez-vous nous parler des actualités de votre association ?

Comme chaque fédération de ce type nous favorisons les échanges , la communication par notre revue « Agrimuse », un site internet  en chantier de renouveau ces semaines ci qui va mieux faire connaître chaque musée et ses activités, moultes réunions thématiques , visites comparatives à la recherche d’idées, congrès internationaux et bien sûr nous maintenons un volet fédératif de défense des intérêts des institutions et plus particulièrement des musées et des collection à préserver pour en éviter les démantèlements et dispersions.

L’exemple du COMPA Conservatoire de l’agriculture de Chartres, modèle en la matière, que certains souhaiteraient transférer loin des visiteurs et donc « endormir » ne peut être accepté.

En plus de l’aspect fédératif et défense des intérêts : échanger, informer sur des historiques de techniques ou de grands personnages de l’histoire de l’agriculture, exemples de réussite en France et à l’étranger, vécu , grands personnages. 

Informer sur les animations organisées et expos, fêtes susceptibles de faire venir du visitorat dans chaque musée.

L’AFMA a été et est co partenaire de  programmes européens liés au patrimoine culturel ; le mouton, la jeunesse en milieu rural, l’olivier, motif à publications, conférences et expositions internationales, banques de données inédites et fort complètes. Mais l’actualité est très dure à supporter de par la fermeture trop longue des lieux à visiter, des boutiques de musées et des chantiers de restauration qui pèsent sur le moral des personnels et des nombreux bénévoles…

Pierre Del Porto,
Président AFMA Fédération des musées d’agriculture et du patrimoine rural
Membre Conseil d’Administration de la Fédération Patrimoine-Environnement
15 rue de la Convention
FR 75015 .Paris
contact@afma.asso.fr  
www.afma.asso.fr