« Amazon ni ici, ni ailleurs » : mobilisation à Fournès (Gard) contre le géant du e-commerce.
Le 14 novembre 2019, la préfecture du Gard a autorisé la construction d’un centre de tri de colis à Fournès. Le projet prévoyait l’aménagement d’environ 13,7 hectares de terrains naturels et agricoles. L’association pour le Développement de l’Emploi dans le Respect de l’Environnement (ADERE) ainsi que plusieurs co-requérants dont Patrimoine-Environnement ont déposé un recours le 24 aout 2020 contre cette autorisation.
Un article intitulé « A deux pas du pont du Gard, le projet de centre de tri d’Amazon » rédigé par Patrick Fertil, référent communication de l’association ADERE, 2021, intitulé « Le patrimoine, levier pour les maires ? » se trouve dans notre revue annuelle, permettant de comprendre les enjeux de ce projet.
Une première opposition voit le jour avec une pétition nationale « Oui aux commerces de proximité ! Non aux entrepôts logistiques de e-commerce ! » ayant recueilli plus de 72 000 signatures. Les premiers terrassements devaient démarrer en juin 2019.
Adressée au Président de la république, Emmanuel Macron, cette pétition exprime la revendication suivante : « Nous vous demandons de protéger de toute urgence le commerce de proximité, en prononçant un moratoire sur la délivrance des permis de construire ou d’aménager des nouveaux entrepôts logistiques d’Amazon en France. »
Aujourd’hui, le permis de construire a été accordé, mais plusieurs recours administratifs de citoyens bloquent les travaux.
Carole Delga, présidente de la région Occitanie, rejoint l’opposition
« Noël Sans Amazon. » C’est le nom d’une pétition lancée au niveau national mardi 17 novembre 2020. Il plaide et renforce un soutien collectif aux commerces de proximité. Cette opposition invite les consommateurs à n’acheter aucun cadeau de Noël chez le géant mondial du e-commerce, Amazon.
Carole Delga, appelle alors à la solidarité collective : « En cette période de crise sanitaire et économique, nous devons plus que jamais faire preuve de patriotisme économique envers nos commerces de proximité. C’est tout le sens de mon soutien à la pétition lancée aujourd’hui par le collectif Noël Sans Amazon. »
« Ce modèle économique d’Amazon, je ne l’approuve pas », a-t-elle également déclaré à l’AFP, tout en reconnaissant que dans cette affaire, « la Région n’a pas à donner son avis ». « Le permis de construire a été donné et il n’y a bien entendu aucune aide régionale, que ce soit bien clair », a confirmé l’élue. Un soutien supplémentaire pour les associations locales qui ont réuni des dizaines de milliers de signatures contre le projet et cherchent le soutien politique de la communauté de communes Pont du Gard.
Une mobilisation citoyenne
Le samedi 30 janvier 2021, plusieurs associations ont appelé à la mobilisation contre l’installation d’un site Amazon à Fournès. C’est le cas d’Attac et d’ONG environnementales comme les Amis de la terre. « L’entrepôt géant inquiète une partie de la population pour son impact sur la nature et les vignes environnantes » explique Raphael Pradeau, porte-parole national d’Attac. Il poursuit : « Ce terrain, on ne veut pas qu’il soit bétonné, on plante des arbres, on reviendra le 29 mai. On est déterminé, Amazon ni ici, ni ailleurs« . Sur place, d’autres figures symboliques soutiennent ce mécontentement comme la députée et présidente de Génération écologie, Delphine Batho.
Lors de ce rassemblement, s’est mise en place une immense chaîne humaine de plusieurs centaines de militants en colère permettant de visualiser les 14 hectares du site. Cette action symbolique vise à sensibiliser les riverains au risque de bétonisation et d’augmentation de trafic des poids lourds. En signe de résistance, les manifestants ont planté des arbres pour faire obstacle à l’entrepôt.
Face à cette mobilisation citoyenne, Amazon a réagi expliquant « avoir pris acte des actions de mobilisation organisées par plusieurs groupes militants ce week-end ».
Espérons que cette mobilisation importante aboutira, malgré les autorisations délivrées, à l’abandon de cette opération qui ferait injure non seulement au patrimoine (proximité du Pont du Gard classé au patrimoine mondial), mais représenterait une atteinte aux populations et à l’économie rurales.
Sur cette affaire, comme sur toutes celles qui comportent un impact emblématique à l’encontre des valeurs qu’elle défend, la Fédération Patrimoine-Environnement entend assurer une veille constante.
Que tous ceux qui partagent ces mêmes valeurs nous fassent donc remonter de telles informations, nous pouvons les relayer par la voie de la présente lettre d’information et nous en faire porte-parole.