Notre-Dame face au covid-19
Alors que nous allons tristement célébrer la première année de l’incendie ravageur, la cathédrale la plus célèbre au monde connait un nouveau coup dur avec la crise sanitaire du coronavirus.
Notre-Dame se remet péniblement sur pied entre les multiples arrêts des travaux causés par la pollution au plomb, une météo hivernale compromettante et des difficultés rencontrées sur les échafaudages. Pour panser ses plaies, elle peut tout de même compter sur les équipes de restaurateurs d’ouvriers qui se donnent corps et âme pour sécuriser et rebâtir son édifice.
Depuis novembre, les phases du chantier colossal de Notre-Dame sont pilotées par l’Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale. Les diagnostics indispensables aux travaux étaient initialement prévus pour être terminés en 2021. D’après le général Jean-Louis Georgelin, président de l’Etablissement public, il est question de s’engager à tenir le délai de cinq ans souhaité par le président de la République. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Avec la suspension des travaux dès le 16 mars, date de début du confinement, il sera surement inévitable de revoir le projet dans sa temporalité. D’après le Journal des arts, le général Georgelin « entend ne pas faire courir de risques aux ouvriers et compagnons mobilisés sur le site, dans des conditions parfois rudes. Les installations de décontamination existantes ne permettaient pas en effet de garantir les règles de sécurité relatives au coronavirus, notamment les distances minimales de sécurité ». La décision semble plus que nécessaire pour ne pas mettre en danger les hommes et les femmes des métiers de l’artisanat et de la restauration du patrimoine.
Comment travaillent les équipes à distance ?
Les agents du ministère de la Culture, avec des entreprises spécialisées compétentes, n’ont pas dit leur dernier mot et se préparent à l’après confinement, pour la reprise des travaux. Durant cette période où personne ne doit sortir de chez soi, les spécialistes poursuivent les recherches « en télétravail » sur ce qu’il est possible d’analyser pour les diagnostics exigés.
Sur la base de photographies, les agents du patrimoine vont identifier et déterminer les pièces des vestiges qu’il sera nécessaire d’apporter lorsque les travaux reprendront. Parmi ces pièces, « environ 3.000 morceaux de bois de différentes tailles tombés au sol, 550 palettes remplies de blocs de pierre ainsi qu’une cinquantaine de palettes avec des éléments en métal. » propos de Dorothée Chaoui-Derieux, conservatrice en chef du patrimoine au service régional de l’archéologie de la Drac Île-de-France. Les chercheurs prolongent leurs analyses sur les restes de poutres incendiées, tandis que les architectes étudient des préconisations de restauration (JDD du 5 avril 2020).
La sécurité de Notre-Dame
Chantier à l’arrêt ne veut pas dire abandon de la surveillance dédiée à la cathédrale. Le risque de dégradation ou d’actes malveillants n’est pas nul. Il en faut remercier les gardiens et agents de sécurité qui se relayent pour veiller sur elle malgré les risques sanitaires.
En outre, de façon hebdomadaire, une visite des lieux de l’édifice religieux par les architectes des monuments historiques est assurée.
Avant tout la sécurité et la protection de la santé de tous les agents sont primordiales et nous saluons leur détermination et leur volonté à poursuivre à distance cette titanesque mission de sauver la belle de Paris !
« Mais si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s’indigner devant les dégradations, les mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument.»
Victor Hugo, Notre-Dame de Paris (1831).
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