Patrimoine négligé : le mur d’Elincourt-Sainte-Marguerite
Le maire de la commune d’Elincourt-Sainte-Marguerite, dans l’Oise, fait partie des maires qui se croient souverains sur leurs communes sans respecter les contraintes patrimoniales.
L’association Protection, préservation, défense d’Elincourt nous a alerté en 2018 de l’état lamentable de restauration du mur du cimetière de la commune, jouxtant l’église dont le chœur est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1913.
Craignant l’effondrement d’une partie du cimetière, le maire de la commune avait mandaté en 2016 en urgence une société privée pour restaurer ce mur sans solliciter l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France bien que celui-ci se situe dans le périmètre de 500 mètres du monument historique. Les travaux ont massacré le mur d’origine : le nouveau, constitué de blocs de béton et d’amas de roches, le remplace désormais sans aucune préservation du patrimoine.
Dès le début des travaux, en 2016, l’association avait pourtant alerté les services de l’Etat, l’Architecte des Bâtiments de France de l’Oise et le sous-préfet qui ont prévenu le maire pour change les choses.
Une réfection complète et homogène avec déconstruction du mur d’origine devait constituer une première étape. Cela impliquait ensuite une reconstruction à l’identique en pierre de taille avec une couverture en brique et un travail de rejointoiement du parement (mortier moderne à base de chaux). Le sous-préfet avait indiqué au maire qu’il devait remettre en état les lieux pour conforter le mur d’origine. En l’absence de remise en état de ce mur, il a bien été communiqué qu’il n’y aurait pas de subventions pour la commune, puisque les subventions étant destinées à cela. Cependant nous déplorons encore à ce jour, l’absence de travaux de remise en état.
Histoire du mur
Même si sa date exacte de construction n’est pas connue, ce mur, très ancien a été soutenu par des renforts dans les années 1980 pour des mesures de sécurité. Au début des années 2000, le conseil municipal de l’époque s’en inquiétait et avait procédé à une surveillance par pose de témoins. La municipalité suivante a fait établir des devis et a demandé une subvention auprès des services de l’Etat. Celle-ci a été accordée en juin 2014 au début du mandat du conseil municipal actuel. Le Maire a pris un arrêté en octobre 2014 stipulant l’interdiction de l’accès au cimetière par l’escalier, rue de Fontaines. Le dossier n’a été repris qu’en janvier 2016 et il a été alors considéré urgent de réaliser les travaux par rapport à la validité de la subvention de l’Etat. Il nous semblait évident que les travaux envisagés ne pouvaient qu’être conformes aux règles de l’urbanisme imposées par le Service des Bâtiments de France sur les sites classés. Constatation en juin 2016 : début des travaux réalisés à la hâte, sans déclaration préalable, sans cahier des charges, avec des matériaux non appropriés et par une entreprise non expérimentée en la matière.
Protection, préservation, défense d’Elincourt
Le mur du cimetière, avant les travaux
Le mur du cimetière, après les travaux