La Cité-jardin de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry va être transformée !

La Cité-jardin de la Butte-Rouge, située à Châtenay-Malabry dans le département des Hauts-de-Seine (92), doit faire l’objet d’un vaste projet de rénovation urbaine.

Un peu d’histoire…

La Cité-jardin de la Butte-Rouge est construite entre 1931 et 1940 par les architectes Joseph Bassompierre-Sewrin, de Rutté et André Arfvidson, remplacé par Paul Sirvin et le paysagiste André Riousse. Elle est agrandie de 1949 à 1965.

Comme d’autres prototypes de cités-jardin, la Butte-Rouge est organisée autour de rues en méandres et d’espaces verts ouverts au public. Certains bâtiments sont organisés en tant que blocs indépendants le long des rues et d’autres forment un système plus défini de cours intérieures. Le paysage est très verdoyant et l’ensemble de blocs simples et cubiques. En plus des appartements, la Butte-Rouge comprend quelques magasins, écoles et autres services de communauté (Mairie annexe, Maison de la culture et de la jeunesse, Bibliothèque municipale, Maison de la Justice, Office HLM…).
Des tours plus grandes avaient fait partie du concept original de la Butte-Rouge. Une seulement a été construite : une tour de dix étages marquant ainsi une des entrées de la cité-jardin. C’est aussi la plus ancienne HBM de France (les HBM, Habitations à Bon Marché, sont devenues HLM, Habitations à Loyer Modéré, par la loi du 21 juillet 1950).

Outre le changement d’architecture, la construction en elle-même a aussi évolué. Ainsi, on passe des bâtiments simples de briques et de stuc aux constructions en béton armé. À cet égard, la Butte-Rouge est un excellent reflet de l’évolution des normes de logement et des pratiques en matière sociales françaises de construction du XXe siècle.
La densité relativement faible et la verdure abondante combinées avec une conception particulièrement aboutie a permis d’offrir un excellent niveau d’habitabilité, de qualité et de durabilité. Ainsi, avec ses murs roses et ses toits plats la Butte-Rouge est aujourd’hui un des meilleurs exemples de cité jardin des années 1920 et 1930. Elle est d’ailleurs répertoriée par l’Inventaire général du patrimoine culturel, mais elle ne bénéficie pas de régime de protection au titre des sites ou Monuments historiques.

Propriété de Hauts-de-Seine Habitat, la Cité-jardin est reconnue pour ses qualités urbaines, paysagères et architecturales. Elle regroupe 4000 logements sociaux répartis sur 70ha et accueille le quart de la population de Châtenay-Malabry.

Cité-jardin de la Butte-Rouge, Châtenay-Malabry

Le projet de rénovation

La Ville de Châtenay-Malabry et Hauts-de-Seine Habitats souhaitent instaurer un vaste projet de rénovation urbaine au sein de la Cité-jardin. Leur argument : la Butte-Rouge a mal vieilli, alors que la commune est en pleine mutation. Notamment avec l’arrivée du tramway T 10 sur l’avenue de la Division-Leclerc, où les projets immobiliers se multiplient juste en face de la cité-jardin.

Selon le maire Georges Siffredi (LR), les logements « ne sont plus adaptés », et il envisage une série de démolitions-reconstructions pour « remettre de la mixité » dans la cité, qui garderait un tiers de logements sociaux, le reste se partageant entre privé et accession à la propriété. Les locataires pourront être relogés dans le parc HLM à Châtenay, a assuré l’élu en réunion publique.

Le chantier pourrait être lancé d’ici deux ans. Une première étude a été menée par la SEM 92 (l’aménageur du département) et trois cabinets d’urbanisme planchent déjà sur le projet estimé à 284 M€. Les financements de l’Etat, via l’ANRU, s’annoncent plus faibles que prévus : le projet a été retoqué au plan national, et son repêchage régional ne lui promet pour l’instant que quelque 30 M€ d’aides de l’Etat et de la Région.

Face à ce projet, l’opposition reste « vigilante ». Si la socialiste Sylvie Delaune approuve une « rénovation nécessaire » et voit « d’un bon œil la volonté d’instaurer de la mixité », elle voudrait limiter les démolitions. « La cité-jardin est un patrimoine remarquable, nous avions réclamé la mise sous protection de certains éléments, mais le maire a refusé », déplore-t-elle. Les habitants du quartier sont eux aussi partagés.

Plus d’informations :
http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/butte-rouge-a-chatenay-l-historien-de-renom-defend-une-cite-exceptionnelle-13-03-2019-8030706.php
http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/chatenay-malabry-la-renovation-de-la-butte-rouge-divise-les-habitants-13-03-2019-8030712.php