Coquilles Saint-Jacques, 40 ans d’efforts menacés
Les coquilles Saint-Jacques, majoritairement pêchées dans la Manche, sont des fruits de mer particulièrement appréciés. Sa pêche est pourtant menacée par le parc éolien de Saint-Brieuc, faisant partie des six projets offshore confirmés en juin dernier.
L’année a été particulièrement bonne pour la pêche de ce mollusque. L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER) a confirmé une saison exceptionnelle. Il faut d’ailleurs remonter à 1973 pour retrouver un tel niveau de biomasse exploitable.
C’est le résultat d’une remarquable gestion collective raisonnée et volontaire des pêcheurs, qui depuis une quarantaine d’années, ont mis en place des règlementations, des quotas, des engins de pêche permettant de soutenir cette ressource. 40 années d’efforts qui portent leurs fruits.
Tous ces efforts et cette ressource, ainsi que les milliers d’emplois qui y sont associés risquent malheureusement d’être anéantis par les projets d’éoliens offshore prévus en baie de Saint-Brieuc et en baie de Seine.
Les six projets d’éoliens offshore viennent tous s’installer sur la bande côtière en plein milieu des zones de pêche artisanale, seule pêche qui gère durablement la ressource.
Carte IFREMER des apports en coquilles Saint-Jacques. Les densités les plus fortes d’Europe sont observées en baie de Saint-Brieuc.
Comme toujours, forage et bétonnage des fonds marins (193 forages de 60m dans le socle océanique en baie de St-Brieuc) qui entraineront des rejets en mer de milliers de m3 de sédiments carottés qui asphyxieront les poissons, les bivalves, etc., qui produiront 206 décibels dans l’eau pendant plus de 2 ans et détruiront les organes auditifs de tout ce qui vit (le son se propage 5 fois plus vite dans l’eau que dans l’air, et encore plus vite dans le sous-sol). Et à cela s’ajoute l’interdiction de pêche pendant les travaux !
L’implantation des éoliennes est intégralement prévue sur le gisement de coquilles
Mais les nuisances ne s’arrêtent bien évidemment pas à la seule durée des travaux puisque s’en suivront des interdictions de navigation, des pollutions accidentelles, un bruit chronique dans l’océan, des barrières électromagnétiques, et moult autres nuisances pour la faune, mais également pour les riverains proches et les marins-pêcheurs, pourtant gestionnaires et utilisateurs historiques de la bande côtière.
La France est un acteur majeur pour la science de l’exploitation des ressources vivantes aquatiques, et la Bretagne est la deuxième région européenne pourvoyeuse d’emplois dans la pêche. Implantées dans la baie de Saint-Brieuc et en baie de Seine, les éoliennes vont non seulement détruire l’écosystème marin, mais également détruire des emplois et nuire au cadre de vie des habitants !