Un monument en hommage aux morts parisiens de la Première Guerre mondiale
On parle beaucoup de l’accord donné par la mairie de Paris pour ériger un monument en hommage aux 11 millions d’animaux morts pendant la Grande Guerre, mais on en oublierait presque l’inauguration du premier Monument aux Morts de la Grande Guerre à Paris qui va avoir lieu le 11 novembre prochain sur le mur du cimetière du Père Lachaise, à l’occasion du centenaire de l’armistice.
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, il n’existait pas de monument à la mémoire de tous les morts parisiens !
La tâche était telle que seuls certains arrondissements, quelques institutions avaient fait la démarche et quelques œuvres leur rendaient hommage, à l’image de la réalisation de Paul Landowski de 1956, A la gloire de l’Armée Française 14-18.
A la gloire de l’Armée Française 14-18
De nombreux lieux de souvenirs étaient éparpillés à travers la capitale mais aucun ne recensait l’intégralité des victimes (Retrouvez une carte répertoriant les lieux de mémoire réalisés à Paris par les institutions publiques, privées et religieuses depuis 1918).
L’idée est désormais d’inscrire les noms des près de 100 000 parisiens morts pour la France durant la Grande Guerre sur une grande stèle horizontale de 280 mètres de long et de 1,3 mètres de haut.
Son installation est prévue sur le boulevard de Ménilmontant dans le 20ème arrondissement parisien, sur le mur du célèbre cimetière du Père Lachaise.
Un travail de longue haleine
C’est sous l’impulsion de la Ville de Paris, en association avec la Mairie du 20ème que les travaux ont commencé en février 2018.
Calendrier des travaux
Mais l’installation de cette plaque s’avère surtout être l’aboutissement d’un travail de longue haleine et de recherches poussées puisqu’il aura fallu 6 ans aux équipes de la Direction des Affaires Culturelles et du Département de l’Histoire et de la Mémoire, avec le soutien du Centre d‘Histoire Sociale du XXème siècle de l’université Paris 1, dirigé par le professeur Jean Louis Robert, pour réunir les données, effectuer les croisements nécessaires et retrouver l’identité des nombreux anonymes.
Ils se sont appuyés sur les données recueillies dans les livres d’or des mairies d’arrondissement, sur des registres, mais aussi sur la transcription de lettres, de documents, etc. Et cela sans compter sur le précieux travail déjà recueilli et consultable depuis 2016, du mémorial virtuel en ligne. Très exactement 95450 noms sont actuellement répertoriés sur le site.
Le site memorial14-18.paris.fr est d’ailleurs labellisé par la Mission Centenaire.
La plaque, réalisée en acier épais bleui, symbolise la France et la teinte de l’uniforme de ses soldats. Le monument portera l’épitaphe « La Ville de Paris à ses enfants morts » et permettra, en descendant ou en remontant le boulevard, de suivre un parcours chronologique et alphabétique.
Nous avons souhaité que cet hommage soit sobre, digne, et simple d’accès pour tous. Il a vocation à perpétuer la mémoire de nos héros et à partager largement l’Histoire de notre ville.
Anne Hidalgo, Maire de Paris
A l’emplacement de la stèle se trouve actuellement une jardinière. Elle sera remplacée pour devenir un parvis avec des petits arbustes et des plantes vivaces. Le monument doit être accessible pour favoriser l’approche et le toucher de la stèle.
Préfiguration du mémorial 14-18
Un travail à poursuivre
Pour la transcription de lettres et des documents, il y a cependant encore du travail à faire pour porter à la connaissance du public les émouvantes histoires de tous les participants, au front, à l’arrière, ailleurs qu’en France. Vous pouvez y contribuer grâce au Transcribathon !
Par ailleurs, La Grande Collecte 14-18, initiée en 2014, se poursuit toujours !
Organisée par les Archives de France en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, la Grande Collecte est une opération nationale appelant tous les Français à présenter ou à remettre leurs papiers personnels ou familiaux aux institutions partenaires de l’événement. Après leur remise, certains de ces documents sont numérisés puis mis en ligne.
La plaque qui va être installée prévoit d’ailleurs de la place pour les éventuels noms qui seraient amenés à être rajoutés.