Le vent a-t-il tourné pour les éoliennes britanniques ?
La réélection du premier ministre britannique, David Cameron, le 7 mai dernier a secoué le milieu de l’éolien au Royaume-Uni et en Europe. Lors de la commission parlementaire du 16 décembre 2014, le premier ministre, alors en campagne électorale, s’était exprimé sur le sujet de l’éolien : David Cameron a alors affirmé qu’il mettrait fin aux aides publiques aux éoliennes terrestres s’il était réélu en 2015. S’exprimant sur sa politique énergétique, le premier ministre a également déclaré être favorable à l’exploitation de gaz de schiste par fracturation hydrolique. Un « régime fiscal encourageant » pourrait être mis en place pour soutenir cette « industrie naissante » qui pourrait jouer un rôle « dans un système énergétique décarbonisé »
Soulignant que « le soleil ne brille pas assez au Royaume-Uni », David Cameron apporte ainsi son soutient a l’énergie atomique.
Cette déclaration du candidat heureux de mai 2015 ne concernait que les éoliennes terrestres mais quid des parcs éoliens offshore qui furent une priorité pour le gouvernement britannique ces dernières années ? Le pays dispose actuellement de la plus grande puissance éolienne offshore au monde et le secteur éolien est une source de revenus importants pour son économie.
En 2013, lors de l’inauguration du London Array, le plus grand parc éolien offshore, le Department for Energy and Climate Change (DECC, ministère de l’énergie et du changement climatique) a publié la stratégie industrielle en éolien offshore. Le gouvernement a ainsi accordé :
– 20 millions de livres de financements provenant du Regional Growth Fund (fonds pour la croissance régionale)
– 46 millions de livres d’aides pour la recherche & développement.
Les projets éoliens en cours
La déclaration du premier ministre pose également le problème du projet de Pen y Cymoedd, au Sud du Pays de Galles dont le chantier a débuté en 2014 : le parc devait devenir le plus grand de l’Angleterre, avec la construction de 76 turbines qui ont débuté en 2014. La livraison des turbines est prévue dans le courant de l’année. Le projet avait bénéficié d’un financement de 400 million de livres de la part de la compagnie Vattenfall.
L’énergie éolienne a bénéficié pendant des années les faveurs des différents gouvernements britanniques : en 2008, Gordon Brown avait déclaré souhaiter voir versé des subventions à plusieurs millions d’euros, annonce que l’actuel premier ministre avait jugé trop tardive tant le sujet était important..! L’industrie éolienne était également le grand pari de l’économie britannique en termes d’emplois et de retombées économiques.
Une nouvelle politique énergétique plus participative ?
David Cameron voudrait que les populations locales aient une plus grande influence sur l’implantation de parc éolien. « Franchement, je pense que nous avons assez d’éolien terrestre et nous en avons assez pour continuer avec l’existant soit près de 10% de nos besoins en électricité, et je pense que nous devons donner aux populations locales la parole pour dire si elles veulent bloquer ces sortes de projets. Le seul moyen d’arrêter le développement de l’éolien terrestre est de voter pour les conservateurs, il n’y a pas d’autre politique. Nous annonçons très clairement que nous allons supprimer les subventions et donner aux populations locales le pouvoir de dire oui ou non. Cela mettra fin à la croissance de l’éolien terrestre et si vous êtes concernés par cela vous devez voter pour les conservateurs. »