Sauvegarde de l’Église Saint Nicolas du Mesnil-Simon en Eure et Loir

Le_Mesnil-Simon_égliseLe village du Mesnil-Simon en Eure et Loir possède une église paroissiale depuis le IXe siècle. Dédiée à Saint Nicolas, l’église actuelle date de la fin du XVe siècle.

Aujourd’hui, après plusieurs campagnes de restauration, dont la dernière remonte à 1972, la commune doit impérativement engager des travaux de rénovation au risque de mettre en péril cet édifice inscrit aux monuments historiques…

Il vous est ainsi proposer de participer au projet de rénovation de l’église (page de la collecte ici et plaquette de présentation), de vous associer à la mairie du Mesnil-Simon (et à la Fondation du Patrimoine) pour financer une première tranche de travaux (qui consistera à refaire entièrement la couverture avec une consolidation de la charpente).

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hyL’église Saint-Nicolas a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté
du 22 octobre 1971. Elle contient deux objets classés MH le 17 novembre 1906 :

  • le vitrail de l’arbre de Jessé,
  • la dalle funéraire de Jean du Bec et Marguerite de Guainville.

hhCes deux objets datent de la première moitié du XVIe siècle. Devant l’église, le monument à la mémoire du philosophe Malebranche a également été classé parmi les monuments historiques le 12 avril 1963.

Ses origines et son histoire

L’église est d’implantation très ancienne : une charte du roi d’Angleterre datant de 1145 mentionne le don de l’église du Mesnil par Foulques d’Anet à l’abbaye du Bec-Hellouin. L’édifice tel que nous le connaissons aujourd’hui date de la fin du XVe et du début du XVIe, mais il a remplacé un édifice plus ancien, dont subsiste le clocher médiéval datant du XIIIe.

Reconstruction

photo_projet_32243Le chantier de reconstruction initié dès 1480-1490 perdura durant tout le XVIe siècle. Les vitraux historiés de cette époque furent détruits durant la Révolution Française. Des fragments retrouvés furent remontés dans le désordre et l’on compléta par la suite ces verrières avec des verres aux motifs géométriques.

Après plusieurs campagnes de restauration, dont la dernière remonte à 1972, la commune doit impérativement engager des travaux de restauration au risque de mettre en péril cet édifice inscrit aux monuments historiques.

En 2012, une étude très complète a été réalisée par Mme Claire GUIOGADZE, architecte du patrimoine, afin de poser un diagnostic précis sur l’état du monument.

Extraits du diagnostic établi en décembre 2012 :

Charpentes et couvertures : Nef, Chevet et Chapelles

L’ensemble de la couverture en tuiles sur nef chevet et chapelles est en tuiles plates. Le litelage est affaissé par endroits, notamment sur les pans du chevet et au-dessus des chapelles. Les tuiles sont couvertes de mousses, on remarque de nombreux jours. Le faîtage de la nef est très déformé, les profils maçonnés sur le chevet sont cassés.

La dernière révision de la charpente et de la couverture date de 1972. La partie haute du comble de la nef, au-dessus des entraits retroussés, est assez saine, la partie basse n’est pas visible mais probablement dégradée, compte tenu de l’état de la couverture, et du dévers que marque le haut des murs. Le contreventement de la structure n’est pas suffisant, notamment :

  • les fermes ont déversé vers l’ouest, les assemblages des pièces du sous-faîtage ont été arrachées.
  • La charpente a été consolidée dans le passé à l’aide de nombreux renforts métalliques.

Façades

Les murs sont en maçonnerie de moellons hourdée au mortier de chaux. Les soubassements, la corniche, les chaînes d’angle, contreforts et encadrements de baie sont en pierre de taille. Les 12 contreforts de la nef sont en grès de Fontainebleau, avec quelques blocs rapportés en calcaire de Saint-Leu ou de Saint-Pierre-Aigle ; les glacis intermédiaires moulurés sont en calcaire de Beauce. Les fenestrages sont en pierre calcaire type Saint-Leu ou Saint-Pierre-Aigle. Les façades sont couronnées d’une corniche en calcaire type Saint-Leu avec des parties en calcaire comportant des inclusion de silex, type pierre de Vernon. Les parements extérieurs de la nef portent des traces d’anciens enduits chaux et d’enduits au plâtre du XIXe siècle. Certaines parties ont été entièrement rejointoyées au ciment, notamment le mur sud de la chapelle de la Vierge, y compris les contreforts en maçonnerie et le soubassement.

Les enduits intérieurs sont en plâtre ou plâtre et chaux ; dans la partie ouest de la nef, ils ont été enduits en ciment en partie basse, sur une hauteur d’environ 1 m. Le mur sud de la chapelle de la Vierge a été entièrement enduit au ciment sur sa face intérieure, avec un décor de faux joints tracé en rouge à l’imitation des enduits anciens de l’église. On remarque une forte humidité sur les parements intérieurs, des efflorescences de sels en élévation. L’humidité provient à la fois des remontées capillaires, notamment en façade Nord, et des infiltrations d’eau par la couverture, notamment le long des façades du clocher.

Les murs périphériques sont affectés de fissures traversantes, désorganisant les parties en maçonnerie mais aussi les encadrements de baies en pierre de taille (baie 7 notamment). Ces problèmes structurels ont donné lieu dans le passé à des cerclages en fer plat et à l’ancrage des murs aux entraits de ferme, utilisés comme tirants. Ce dévers du haut des murs suggère des désordres en pied de charpente (parties non visibles : sablières, charpente des chapelles).

Charpente et couverture du clocher

ddLes structures en charpente du clocher sont en mauvais état (tabouret, fût, flèche, beffroi) ; très déformées, elles ont déjà été réparées plusieurs fois, par l’adjonction d’étais et de moises. Le beffroi, fabriqué avec des pièces de réemploi, a été placé dans le fût de la flèche, en appui d’abord sur les sommiers du fût puis par suite du pourrissement de ceux-ci, sur les arases des murs en maçonnerie. La couverture en ardoises a été refaite en renforçant ainsi au coup par coup le tabouret déformé, mais sans le restaurer ni le redresser. Aujourd’hui ce processus a atteint ses limites : il ne sera plus possible de remettre le beffroi en état de supporter le balancement de la cloche sans redresser le fût de la flèche.

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Devant l’ampleur des travaux à réaliser et les moyens financiers de la commune, il a été décidé de procéder à cette restauration en trois étapes :

  • Phase 1 : Réfection de la couverture et de la charpente
  • Phase 2 : Réfection des maçonneries et vitraux
  • Phase 3 : Réfection du clocher

La première phase consistant à la mise hors d’eau du moment par la réfection totale de la charpente et de la couverture est estimée à 341 000 euros HT.

La commune du Mesnil-Simon a donc signé une convention avec la Fondation du Patrimoine, pour lancer une souscription publique afin de récolter des fonds et obtenir des subventions. Chaque don donne droit à une défiscalisation pouvant atteindre 66% de la somme versée. (Souscription en ligne et Informations sur la défiscalisation sur le site officiel : www.fondation-patrimoine.org)

L’ensemble des Mesnilois et des élus comptent sur la générosité des donateurs pour qu’un jour, la cloche nommée Marie-Françoise bénie en 1808, aujourd’hui muette, puisse rythmer les journées et sonner l’angélus.

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