La Fondation Avenir du Patrimoine à la rescousse des églises parisiennes
Le 11 février 2014, au siège social d’Aon dans le 15ème arrondissement de Paris, Robert Leblanc (PDG d’Aon France) a lancé officiellement la création de la Fondation Avenir du Patrimoine abritée par la Fondation Notre-Dame. Aux côtés de Philippe de Cuverville, économe diocésain de Paris, le président de la nouvelle Fondation a présenté le projet de restauration des églises en péril à Paris, porté par la conviction que la sauvegarde des églises est, avant tout, un sujet de passionnés de patrimoine et pas seulement de paroissiens. Patrimoine-Environnement a participé à ce lancement…
Origines et objectifs de la Fondation Avenir du Patrimoine
Un simple constat à l’origine : malgré un classement au titre des Monuments Historiques pour la plupart, l’état de dégradation des 85 églises parisiennes – propriétés de la Ville de Paris- est alarmant, un soutien privé devient urgent.
Danièle Pourtaud adjointe chargée du Patrimoine à la Mairie de Paris, a rappelé qu’en tant que propriétaire, la capitale n’est tenue qu’à l’entretien du clos et du couvert. Par conséquent, l’objet de ses interventions n’est pas d’ordre esthétique mais relève de la protection de première urgence afin d’éviter tous risques qu’encourrait le visiteur. D’où la nécessité de créer un fonds complémentaire permettant la poursuite des travaux urgents et la restauration des décors intérieurs et du mobilier. À cette occasion, Danièle Pourtaud nous a appris que de toute l’Europe, Paris était la ville qui détenait le plus grand nombre d’orgues.
Face à ce patrimoine considérable, la Fondation Avenir du Patrimoine interviendra pour renforcer l’action municipale sans se substituer à son financement : elle le complétera. Des conventions de mécénat seront signées avec la ville de Paris qui restera propriétaire des édifices ; les fonds récoltés par la Fondation seront reversés à chaque association des églises concernées par un projet de restauration.
L’objectif de la Fondation Avenir du Patrimoine, outre la collecte de dons, est de permettre aux Parisiens à la fois de comprendre et de participer à la restauration des édifices cultuels. Elle entend ainsi organiser des évènements autour de chaque chantier de restauration : expositions, visites…
La Fondation en action
Concernant le financement des projets de restauration, la Fondation mise à la fois sur le crowdfunding et le mécénat d’entreprises nationales et étrangères. Le président de la Fondation, Robert Leblanc, a cependant souligné l’importance du mécénat local et la recherche de soutiens auprès des riverains de l’édifice : commerçants, habitants et entreprises du quartier concerné…
Trois églises en priorité
Dans un premier temps, la Fondation se concentrera sur trois projets : les églises Saint-Augustin, Saint-Merri et la Madeleine. Il s’agira de récolter, sur les trois premières années, environ 7 millions d’euros pour ces trois fonds spécialement affectés aux travaux nécessaires.
Les premières divergences se sont fait sentir lorsqu’a été évoqué l’idée de recourir aux bâches publicitaires pour récolter des fonds. Didier Rykner, historien d’art, journaliste et fondateur de la revue en ligne La Tribune de l’art, a manifesté ses réticences en dénonçant les dérives de cette « pollution visuelle », qui ravage actuellement l’Italie.
Danièle Pourtaud a, quant à elle, souligné que les bâches publicitaires sur les monuments historiques ne constituent pas un acte de mécénat et dérogent aux règles d’urbanisme du PLU de Paris. En effet, leur autorisation se fait par dérogation à l’article L581-1 du code de l’environnement auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles dans le cadre de l’instruction des demandes d’autorisation ou d’accord de travaux sur les immeubles classés ou inscrits – selon l’article L621-29-8 du code du Patrimoine. Dans le cas des édifices de culte parisiens, l’autorisation de poser des bâches publicitaires devra également être accordée par la Mairie de Paris, en sa qualité de propriétaire, et par l’affectataire (curé).
Ce lancement fut l’occasion d’évoquer le comité de parrainage de la Fondation qui est composé notamment de Jean-Pierre Bady, ancien directeur du patrimoine et président de MECENOVA (chœurs de musique sacrée à Notre-Dame de Paris) ; Christian de Baecque, président du Tribunal de Commerce ; Jean de Lambertye, Président de la Demeure Historique ; Isabelle de Laroullière, représentante de la French Heritage Society et Baudoin Monnoyeur, Président du Conseil National du Commerce ; Louis-Antoine de la Rochefoucault, Directeur général de Lloyd’s France SAS ; Christian Volle, Chargé de mission et responsable du bénévolat pour l’association Valentin Haüy et ancien directeur d’études à la Caisse des dépôts ; Gilles Boisonnet, Président du Directoire d’ALTAREA France, Secrétaire adjoint de la Fondation Notre-Dame.
La Fondation Avenir du Patrimoine est à suivre de près…
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