Suresnes : la reconversion d’un monument du patrimoine urbain
Ouvert en juin 2013 à Suresnes et installé dans les murs d’une ancienne gare ferroviaire, le Musée d’histoire urbaine et sociale (MUS) consacré à la période de l’entre-deux-guerres peut être considéré comme un exemple de reconversion d’un bâtiment d’utilité publique ou industrielle désaffecté en institution culturelle, patrimoniale et muséale.
Si l’attention a été récemment attirée sur le MUS par le Trophée d’or du Cadre de vie, catégorie « Concepts Produits Services », attribué le 14 octobre dernier lors du festival Fimbacte, on reste tout de même septique sur la nouvelle façade…
Il reste que le concept est original et pourrait bien inspirer d’autres décideurs publics dans la reconversion et la mise en valeur d’un bâtiment patrimonial désaffecté pour le consacrer à la connaissance de l’histoire de la ville et induire le développement du vivre-ensemble dans la ville.
L’ancienne gare comme point de départ
Construite en même temps que la ligne de chemin de fer chargée de relier Suresnes au site de l’exposition universelle de 1889, la gare de «Suresnes-Longchamp» fut fermée en 1993. Agrandie et transformée, elle abrite désormais le MUS : musée chargé de mettre en lumière la riche histoire urbaine de Suresnes (cité-jardin, école de plein-air par Beaudouin et Lods…) et la personnalité d’un de ses maires emblématiques, Henri Sellier (1883-1943). Réhabilitée afin d’améliorer ses performances thermiques, le bâtiment historique est préservé mais se voit affublé d’une nouvelle façade se déployant tel un ruban. Ponctuée d’ouvertures favorisant la circulation des piétons, l’extension contemporaine inscrit, parait-il, le musée dans la vie quotidienne des suresnois…
Un parti muséographique résolument novateur
D’une surface de 1278 m², dont 667 m² d’espaces créés par l’extension, le musée comprend une partie « exposition permanente » qui s’étend sur les deux niveaux de l’ancienne gare reliés par un escalier monumental. L’extension abrite quant à elle les expositions temporaires et « l’atelier », un espace permettant d’accueillir activités pédagogiques et conférences.
Le parcours muséographique s’appuie sur les technologies nouvelles (maquette topographique, borne olfactive, films, bornes à écran tactiles…) pour proposer, à partir d’exemples concrets et de repères chronologiques, des présentations interactives de la transformation de la ville au fil des siècles. De plus, un centre de documentation permet l’accès à la base de données des collections dévoilant les trésors –objets et documents- conservés dans les réserves.
Les ambitions de la ville
Conçu par la ville de Suresnes avec l’Etat, la Sous-direction des Musées de France du Ministère de la culture et la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France, le projet du MUS s’articule autour d’une double vocation : partager l’histoire de la ville et de son patrimoine et présenter l’urbanisme social des années 1920 à 1940, dont les meilleurs représentations sont le quartier de la Cité-Jardins et l’Ecole de Plein Air initiés par Henri Sellier. En parallèle, un parcours patrimonial urbain au coeur de Suresnes est mis en place. Il propose, à l’aide d’un guide, de sillonner la ville en vingt-et-une étapes pour découvrir l’histoire des lieux emblématiques de l’architecture du XXème siècle : les barrages-écluses, l’usine Coty, l’Hôpital Foch…
Cette intéressante opération de « musée dans la ville – ville dans le musée » représente un exemple de reconversion qui nous laisse à la fois conquis et perplexe. En somme, le MUS présente une collection foisonnante et passionnante dans un drôle d’écrin.
Pour en savoir plus :
- Tous les renseignements sur le MUS sur le site de l’Office de Tourisme de Suresnes
- Téléchargez le guide du Parcours Patrimoine du XXème siècle