L’exposition « Les Paris de l’industrie, 1750-1920 » au réfectoire des Cordeliers est à voir jusqu’au 7 janvier 2014
L’exposition organisée par le Comité d’histoire de la Ville de Paris aborde jusqu’au 7 janvier 2014 un aspect inédit du passé de la ville : la présence de l’industrie, phénomène majeur qui, depuis la fin du XVIIIe siècle, a façonné pour le meilleur et pour le pire, la capitale et sa région.
Une capitale à l’épreuve de la Révolution industrielle
À la fin du XVIIIe siècle, l’entrée de la France dans l’ère industrielle est en effet un bouleversement de très grande ampleur, bien souvent réduit au déclin de l’artisanat manuel. En réalité, cette révolution est non seulement technique mais aussi politique et culturelle.
Concrètement, l’industrie s’ancre dans l’espace des villes de manière plus visible, mais aussi parfois conflictuelle avec les autres formes d’activités urbaines.
Comprendre les enjeux et les formes de cette insertion parfois conflictuelle dans l’espace parisien, des paris de l’industrie, est l’objectif de cette exposition.
Une exposition ambitieuse
Le commissaire de l’exposition, Thomas Le Roux, chargé de recherche au CNRS et à la Maison française d’Oxford, a pris le parti d’un parcours chrono-thématique en cinq parties, qui, en reprenant les principales étapes de l’industrialisation dans l’espace parisien, montre les modalités de cette greffe industrielle dans la ville jusqu’à l’entre-deux-guerres.
La réflexion de Thomas Le Roux se nourrit en outre des apports récents de l’histoire industrielle environnementale, sensible à la réalité des nuisances et aux stratégies – celles notamment des élites – pour faire accepter le « choc industriel » aux populations, ce qui donne un regard neuf et original sur la question.
Nourrie par un panel de spécialistes d’horizons variés, l’exposition dresse également un large tableau historique de l’industrie parisienne et de ses représentations : le récit et le rêve du progrès technique par exemple, célébré par les expositions universelles, côtoie l’expression de la réalité du travail, puis des efforts tardifs pour en améliorer les conditions.
Elle s’appuie pour cela sur quelques 400 documents dont une centaine d’originaux. Dessins, gravures, peintures, photographies, maquettes, films, pour certains inédits, mais aussi une centaine d’objets techniques et d’oeuvres d’art ou des reconstitutions 3D, soulignent la multiplicité des sources existant sur cette période, et découvrent un aspect méconnu de l’histoire de la ville.
Le parcours s’achève par une évocation du patrimoine industriel parisien.
Attention, l’exposition fermera le 7 janvier. Il faudra donc en profiter durant les fêtes…
Informations pratiques :
Exposition ouverte jusqu’au 7 janvier 2014 tous les jours sauf les jours fériés de 11 h. à 19 h. (nocturne le jeudi jusqu’à 20h30), entrée libre. Fermeture le 25 décembre et le 1er janvier. Réfectoire des Cordeliers – 15 rue de l’École de Médecine, Paris 6e
- Retrouvez toutes les informations sur l’exposition « Les Paris de l’industrie »
- Retrouvez la synthèse de Nicolas Pierrot sur le site du CILAC
Une exposition, mais aussi un cycle de conférences et un colloque
– En amont de l’exposition présentée du 5 décembre 2013 au 7 janvier 2014, un cycle de neuf conférences était organisé par le Comité d’histoire de la Ville de Paris à l’auditorium du Petit Palais, sous la responsabilité scientifique de Thomas Le Roux. La dernière, présentée par Jean-François Belhoste (École pratique des Hautes Études) et Paul Smith (Ministère de la Culture), « Le patrimoine industriel à Paris » aura lieu le 10 janvier 2014.
- Ecoutez les précédentes conférences en ligne sur paris.fr/Comité d’histoire
- Téléchargez le dépliants du cycle de conférences
– Enfin, les 19 et 20 décembre 2013 : un colloque est organisé au Conservatoire national des Arts et Métiers dans l’Amphithéâtre Jean-Baptiste Say : « Risques et accidents industriels – fin XVIIème –fin XIXème siècles ».
- Consultez le programme du colloque « Risques et accidents industriels »
- Bibliographie : Les Paris de l’industrie, 1750-1920. Paris au risque de l’industrie, Grane, Créaphis, 2013, 160 p.