« Canal du Midi, avec moi, il revit ! » : une campagne d’appel au mécénat vient d’être lancée par les VNF pour la replantation des platanes du canal
Les Voies navigables de France (VNF) viennent de lancer une campagne d’appel aux dons destinés à financer une partie du programme de sauvegarde et de restauration du canal du Midi par la replantation des arbres, menacés de disparition par le chancre coloré, un champignon microscopique capable de tuer un arbre en 2 à 5 ans.
Ce champignon menace la vie de tous les platanes qui bordent ses rives : 10 500 arbres sont déjà concernés par la maladie et les mesures phytosanitaires, et, dans 15 à 20 ans, l’ensemble des platanes pourraient l’être.
Or la survie du canal dépend étroitement de l’état de santé de ses arbres…
Les VNF, maître d’œuvre du projet
Contre ce danger, les VNF, établissement public en charge de la préservation et de la mise en valeur du réseau fluvial français auquel appartient notamment le canal du Midi, est à ce titre chargé, sous le contrôle des services de l’État et avec l’appui de nombreux experts et des collectivités, de coordonner et de mettre en œuvre le projet de replantation du canal du Midi. Elles ont conçu à ce titre un vaste projet de restauration des plantations, validé par la Commission supérieure des sites, perspectives et paysages afin d’assurer la replantation des arbres du canal du Midi : « Canal du Midi, avec moi il revit ! »
L’enjeu est de taille : la sauvegarde d’un patrimoine écologique, historique et économique.
Quels sont les problèmes ?
- L’enjeu écologique
Le canal du Midi, du règne de Louis XIV à nos jours, s’est peu à peu constitué un patrimoine végétal inestimable. D’abord composé de terrains mis en culture ou simplement engazonnés, il a fallu attendre le XVIIIème siècle pour que les premières plantations fassent leur apparition. Aujourd’hui, le canal est bordé d’environ 190 000 arbres d’essences et de tailles diverses, parmi lesquels le platane reste l’essence dominante, en alignement homogène sur 60 % du linéaire.
Les arbres jouent un rôle précieux : leurs racines permettent de maintenir les berges et assurent ainsi la pérennité de l’ouvrage exceptionnel réalisé il y a 350 ans. La voûte végétale formée par les branches et les feuillages préserve quant à elle l’équilibre écologique en réduisant le phénomène d’évaporation de l’eau.
Ce patrimoine végétal structure l’écosystème et constitue un espace de biodiversité précieux.
- L’enjeu patrimonial
La sauvegarde du canal du Midi, site classé en 1996 au patrimoine mondial de l’UNESCO, est à plusieurs titres un enjeu patrimonial.
Chacun connaît évidemment l’intérêt historique du canal du Midi, reliant la Garonne à la Méditerranée et creusé de 1666 à 1681 sous la supervision de Pierre-Paul Riquet avec la protection de Colbert. « Prouesse technique et œuvre d’art » selon l’Unesco, héritage de l’histoire, le canal du Midi est ainsi un des plus anciens canaux d’Europe encore en fonctionnement. Inscrit en 1996 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, il est considéré comme le plus grand ouvrage en génie civil du XVIIème siècle. Long de 240 kilomètres, il ne compte pas moins de 350 ouvrages d’art, dont 63 écluses, 126 ponts, 55 aqueducs, 7 ponts-canaux, 6 barrages, un épanchoir et un tunnel.
- L’enjeu économique
Patrimoine vivant, le canal du Midi accueille chaque année des millions de visiteurs venus du monde entier, dont 50 000 touristes naviguant sur la voie d’eau. Réputé mondialement comme un haut lieu du tourisme fluvial, le canal accueille chaque année des millions de visiteurs (1,5 million en 2010). 350 entreprises et 2 000 emplois dépendent ainsi directement des activités liées au site, dont les retombées économiques annuelles sont estimées à 122 millions d’euros. Le canal du Midi constitue donc un levier de développement économique, touristique
Le projet : replanter des platanes
Aujourd’hui, il est urgent d’abattre les platanes malades. Le projet de replantation du site prévoit, pour reconstituer l’alignement des arbres, d’implanter une espèce unique récurrente pour 40 % des plantations, des essences variées pour les 60 % restants. Les arbres seront tous de haute tige et d’ombre agréable. Le projet de replantation, validé par une commission d’experts, a d’ores et déjà débuté.
Le budget global est de 200 millions d’euros et s’échelonne sur 20 ans.
Et maintenant, que faire ?
Les VNF ont donc lancé la campagne d’appel à dons « Canal du Midi, avec moi il revit ! » et organisent depuis l’été 2013 une collecte de dons pour compléter les apports financiers des partenaires VNF – Etat – collectivités locales.
Pour ce faire, et pour mobiliser autour de cette opération passionnés de patrimoine historique, protecteurs de l’environnement ou amoureux du canal, elles ont également créé un site internet : chacun peut venir y consulter tous les aspects de l’opération, les moyens de participer, ainsi bien sûr que les avantages fiscaux attachés aux dons de particuliers et d’entreprises.
N’hésitez pas à soutenir l’opération…
Pour en savoir plus :
- Consultez le site de l’opération « Canal du Midid, avec moi il revit ! » : www.replantonslecanaldumidi.fr/fr