Les Entretiens du patrimoine et de l’architecture 2013 : deux journées, quatre sessions, huit tables rondes, soixante intervenants

affiche entretiesn du patrimoineChristian PattyunChristian Pattyn, Président d’honneur de Patrimoine-Environnement  (LUR-Fnassem) y était… voici ses impressions.

Les « Entretiens du patrimoine et de l’architecture », organisés par le ministère de la Culture et de la communication, se sont tenus les 19 et 20 novembre dans les locaux de la Bibliothèque nationale de France (François Mitterrand, quai François Mauriac avec les inévitables chutes sur les escaliers glissants, la routine…).

Excellente organisation matérielle. Dans le dossier, le menu : deux journées, quatre sessions, huit tables rondes, soixante intervenants. Il s’agissait d’aborder tous les aspects de la genèse de la loi, de la diversification progressive  des champs et des instruments de protection, de l’articulation avec la liste du patrimoine mondial de l‘UNESCO et d’examiner les prolongements de la loi.

Après le brillant discours d’ouverture du directeur de l’architecture Bertrand Pierre Galey, les tables rondes se sont succédées selon un schéma qui a été  presque toujours scrupuleusement respecté : un exposé introductif substantiel puis une table ronde avec un modérateur qui rappelait la nécessité pour chacun des intervenants d’être bref pour laisser place au débat entre les participants puis avec la salle. Hélas, vu le nombre des intervenants et leur souci légitime de traiter le thème qui leur avait été assigné, il ne pouvait être question que de monologues successifs. Donc pas de table-ronde et encore moins de dialogue avec la salle. Et pourtant on aurait été heureux, après avoir entendu deux intervenants affirmer successivement et péremptoirement l’un : « le service des monuments historiques n’a pas de doctrine » et l’autre : « le service des monuments historiques a une doctrine » de leur dire qu’ils avaient tous les deux torts. Le service des monuments historiques se réfère dans ses décisions à des éléments de doctrine qui, heureusement, évoluent. Le cas le plus intéressant à étudier étant, de ce point de vue, le débat sur la dérestauration ou la restauration de la mitre de Klotz au-dessus de la croisée du transept de la Cathédrale de Strasbourg.

Donc une succession d’exposés,  pour la plupart fort intéressants, qui devraient  être disponibles sur la toile d’après ce qui a été annoncé à la fin des travaux ce qui dispensera l’auteur de ces lignes  d’en dire davantage. Notre président Kléber Rossillon s’est exprimé dans une table-ronde sur le thème : « Le patrimoine, ressource du développement durable ». Il a rappelé le sens et la portée de l’action de notre fédération. Elle tient à ce que ne soit pas oublié le quatrième pilier du développement durable qui ajoute la qualité de vie et les aménités aux trois piliers initiaux du développement  durable : les dimensions environnementale, sociétale et économique. Il a proposé deux projets mobilisateurs : le premier est la restauration écologique et patrimoniale de l’aménagement millénaire des cours d’eau français  avec leurs biefs, seuils et vannes de moulin. Le deuxième est la restauration des églises, y compris celles qui ne sont pas protégées et datent du XIXème siècle. A l’issue de la concentration des collectivités locales qui est aujourd’hui engagée, ces églises resteront les seuls bâtiments publics porteurs de l’identité des territoires et structurant la géographie mentale des français.  Leur valeur de patrimoine n’est pas seulement artistique, elle est aussi symbolique et sociale.

Le discours de clôture était prononcé par Vincent Berjot, directeur général des patrimoines. Il a exposé les grandes lignes du projet de loi sur les patrimoines que sa direction prépare activement. Il a rappelé notamment la concertation avec le G8 Patrimoine qui a été consulté à trois reprises au cours des derniers mois sur ce projet.

S’il ne fallait retenir qu’une intervention ce serait à mes yeux celle de Madame Delphine Christophe, conservatrice régionale des monuments historiques dans la direction régionale des affaires culturelles du Languedoc-Roussillon, qui, dans un discours très mesuré, a rappelé que l’application de la loi dépendait avant tout du travail quotidien, de la compétence et de l’abnégation des services qui, sur le terrain, dans des conditions difficiles, font en sorte de protéger, conserver et mettre à disposition du public notre patrimoine. Rappel utile à l’adresse de ceux qui, au nom de rares, inévitables et regrettables bavures, oublient qu’en condamnant le service ils compromettent l’application de la loi et la survie du patrimoine.

Christian Pattyn, Président d’honneur de Patrimoine-Environnement (LUR-Fnassem) 

 

 

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