19 novembre au 18 décembre – Exposition consacrée au « Petit Thalamus », mémoire médiévale de Montpellier
Le « Petit Thalamus », manuscrit oublié par le grand public, a eu un rôle majeur dans l’unification et l’édification de la mémoire urbaine de la ville de Montpellier. Il est aujourd’hui conservé aux Archives et va faire l’objet d’un colloque et d’une exposition : cette manifestation culturelle vient couronner quatre années de recherches sur l’ouvrage médiéval. Le livre fondateur de la ville de Montpellier sera bientôt mis en ligne sous la forme d’une édition électronique et scientifique.
Véritable « miroir des évènements » de la ville, « le petit Thalamus » n’impose pas une mémoire figée, mais celle des évolutions sociales et politiques du temps depuis le début du XIIIe siècle.
Un « monument-document » à découvrir
- Les Archives municipales de Montpellier conservent près de 9 kilomètres de documents dont les plus anciens datent de la fin du XIIe siècle. Parmi eux, un véritable trésor d’archives : Le Petit Thalamus. Ce manuscrit sera présenté lors d’une exposition, qui se tiendra du 19 novembre au 18 décembre 2014 à la Bibliothèque universitaire de Médecine.
- L’exposition sur le Thalamus se tient tous les après-midi du lundi au vendredi de 13h à 17h30 dans la bibliothèque de la Faculté de médecine, 2 rue de l’École-de-Médecine.
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Le petit « Thalamus », de Thalamus qui signifie « ce qui est écrit » en latin, est un manuscrit qui a permis de donner une identité à la ville de Montpellier, en élaborant une mémoire commune. Il en existe plusieurs versions, celle qui a été conservée aux Archives Nationales a été référencée sous la cote AA9. Cette chronique urbaine est en fait rédigée avant 1204, mais le manuscrit AA9 est composé à partir de 1334, et s’achève en 1604.
Document composite, riche et complexe, le manuscrit AA9 consigne les coutumes, les règles urbaines de la vie quotidienne (poids du pain, montant des taxes aux entrées de la ville, utilisation des fours…), la liste des consuls et les événements ayant marqué la vie de la cité. L’ouvrage a la particularité d’avoir été écrit en occitan et non en latin : c’est la plus ancienne chronique urbaine d’Europe à avoir été écrite en langue vernaculaire. Pour les historiens, cela s’expliquerait par le fait que le Montpellier n’a pas de passé romain ; au Moyen-Âge, Montpellier est une ville jeune, née seulement en 985.
Les auteurs de la chronique sont les notaires du consulat. Les consuls sont issus de la bourgeoisie locale (marchands, artisans…), ils exercent leurs activités de 1141 à 1144. Le consulat réapparait en 1204, il sera aboli pendant la Révolution française. Le rôle des consuls consiste à administrer les affaires de la ville : hygiène, urbanisme, répartition des impôts…
Le « Petit Thalamus » est emblématique parce qu’il est le récit historique médiéval de la ville.
[Article issu de www.toutmontpellier.fr – écrit par Fatma Alilate membre de Patrimoine-Environnement]