Les églises du Pays basque visent le classement au titre des monuments historiques

12 églises du Labourd et de Basse Navarre (Pyrénées Atlantiques) ont demandé à être inscrites au titre des monuments historiques des Pyrénées-Atlantiques.

Les arrêtés d’inscription ont été signés le 18 avril par le préfet de région : huit d’entre elles pourraient être classées (un niveau de protection supplémentaire) cette année : Saint-Pée-sur-Nivelle, Espelette, Louhossoa, Cambo les Bains, Jatxou, Itxassou et Anglet…

Saint-Pée-sur-Nivelle_Pyr-Atl._Fr_église_ext.-620x465Voici les 12 églises déjà inscrites : l’église Saint-Pierre à Ayherre, l’église Notre-Dame de l’Assomption aux Aldudes, l’église Saint-Etienne à Espelette, l’église Notre-Dame à Halsou, l’église Saint-Jean-Baptiste à Hasparren, l’église Saint-Vincent-Diacre à Hendaye, l’église Saint-Fructueux à Itxassou, l’église Notre-Dame de l’Assomption (et sa croix) à Louhossoa, l’église Saint-Julien d’Antioche à Ossès, l’église Saint-Etienne à Saint-Etienne-de-Baïgorry, l’église Saint-Pierre à Saint-Pée-sur-Nivelle et l’église Notre-Dame de l’Assomption à Uhart-Cize. S’ajoute à cette liste : l’église Sainte-Marie d’Anglet, l’église Saint-Laurent à Cambo-les-Bains et l’église Saint-Sébastien à Jatxou.

Ce sont les galeries qui donnent leur particularité à certaines églises du Labourd et de Navarre. On les appelle tribunes ou galeries. Ce sont des « sortes » de balcons intérieurs, le plus souvent en bois, qui entourent le chœur et l’autel et tapissent les murs des églises basques. C’est une particularité unique qui contribue au classement aux monuments historiques de ces 12 nouveaux sites.

Et si elles sont toutes exceptionnelles, c’est parce qu’elles offrent une cohérence hors du commun. Elles ont parfaitement traversé les siècles et peuvent être mise en valeur.

Il faut regarder la beauté du retable et des galeries… Des tribunes de deux ou trois étages dont la construction répond à la pression démographique et à la contre-réforme catholique de la fin du XVIe au XVIIe siècle. La différence de conservation entre les églises basques et celles du Béarn est impressionnante. Les choix sont audacieux, les églises parfois contemporaines. Les artisans qui ont participé à ces chantiers étaient des artisans d’exception.

En attendant d’être classées, les églises méritent bien le label de « perle ». Elles sont représentatives des églises à tribune du Labourd et de Basse-Navarre : elles ont un caractère populaire et rural, une belle conservation, un clocher porche à plusieurs étages pouvant abriter les pèlerins et des galeries permettant d’accueillir un nombre de fidèles toujours plus nombreux à partir du XVIIe.

Réponse du ministère de la culture dans quelques mois.

Reste maintenant à attendre le verdict de la commission nationale des Monuments Historiques (CMNH). « Au regard de la beauté et de la cohérence des églises sélectionnées (lire ci-contre), celle de Jatxou a toutes les chances d’être classée », sourit l’architecte des bâtiments de France, Soazick Le Goff-Duchâteau.

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Comment se déroule le classement des édifices aux Monuments historiques ?

La Commission régionale du patrimoine et des sites, présidée par le préfet de région, donne un avis favorable, à l’inscription au titre des Monuments historiques (premier degré de protection), d’un monument. « Ces 12 s’ajoutent à une liste composée de plusieurs dizaines d’édifices », remet dans le contexte Soazick Le Goff-Duchâteau. D’autres pépites, à l‘instar de l‘église Saint-Esprit de Bayonne ou le feu d’alignement Pavlovsky de Saint-Jean-de-Luz par exemple, avaient déjà bénéficié de ce premier degré de protection dans le passé.

Le « classement » est le deuxième degré de protection. Dans cette catégorie, on retrouve des monuments historiques d’une haute valeur ajoutée. C’est une commission nationale, et non régionale comme pour l’inscription, qui valide le classement d’un monument.

[Les églises ont été récemment inscrites suite à un long marathon administratif. Le dossier a été ouvert en 2006 et a été étudié par de nombreux spécialistes (architectes, conservateurs, professeurs, techniciens, etc.). Après un premier tri, une liste de 144 églises a été établie. Les études ont duré près de six ans et ont validé la sélection des églises. Huit dossiers parmi les quinze, seront étudiés cette année à la commission nationale. Les églises de Baigorri, Saint-Pée, Espelette, Louhossoa, Cambo, Jatxou, Itxassou, Anglet pourraient donc être classées quelques mois après leur inscription.]